L’avenue Habib Bourguiba entre fête et colère (photos)

En guise de célébration du 67ème anniversaire de la fête de la République, où la Tunisie est passée d’un système monarchique pour se proclamer République, l’avenue Habib Bourguiba, cœur battant de la capitale a été ce jeudi 25 juillet 2024, le théâtre de multiples formes de festivités, mais aussi de manifestations de colère.

Si d’un côté l’artère principale du grand-Tunis s’est teinte de rouge, symbole de notre drapeau national et de note spécificité tunisienne, couleur qui a régné en vedette, de l’autre côté, l’on n’a vu que le reflet luisant des chaînes en acier.

Ire…

Multiples Tunisiens ont choisi de fêter le 25 juillet en dénonçant les dernières arrestations en affichant symboliquement un couffin tenu par des chaînes en acier, pour symboliser les dépôts en prison qu’ils qualifient d’injustes. L’annonce du président qui a gracié tous les prisonniers ayant été détenus pour l’unique cause de s’être exprimé sur les réseaux sociaux, ne semble pas avoir suffi pour calmer colère noire et ardeurs chez ceux qui veulent dénoncer le décret 54 le jugeant d’abusif.

Saïed en vedette...

En face de ce groupe désenchanté, un nombre respectable de Tunisiens, toutes catégories confondues semblent, à contrario là pour manifester leur allégresse, pour prendre part à l’aspect seulement festif du 25 juillet et pour manifester leur soutien au chef de l’Etat qu’ils cautionnent pour un deuxième mandat. Tout en dressant haut le portrait du président Kaïs Saïed, hommes, femmes, jeunes et moins jeunes ont déambulé le long de l’avenue où trône la statue du père fondateur de la République et premier président après l’indépendance du pays Habib Bourguiba, pour finir devant le théâtre national en se couvrant d’un gigantesque drapeau Tunisien.

Décidément, c’est ça la Tunisie de l’après révolution! Un pays de diversité où, en dépit d’un contexte complexe et de divergences d’opinions, on cohabite pacifiquement et dans un respect mutuel où chacun de son côté et sans frayeur, s’exprime pour manifester de la joie où pour manifester de la colère…

Abir CHEMLI

Crédit Photos Jalel Ferjani

 

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