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Lamia Khamiri, secrétaire générale du parti Harak Tounes El Irada, et avocate de l’ancien président provisoire de la République, Moncef Marzouki, condamné mercredi par contumace à quatre ans de prison, a révélé jeudi 23 décembre que l’équipe de défense a déposé trois plaintes devant le Conseil supérieur de la magistrature et l’inspection générale du ministère de la Justice après l’introduction de poursuites et l’émission d’un mandat d’amener international à l’encontre de Marzouki.
L’avocate a indiqué que la défense a déposé deux plaintes devant l’inspection du ministère de la Justice et le Conseil supérieur de la magistrature contre le ministère public, le juge d’instruction et tous ceux qui seront révélés par l’enquête, étant donné qu’il existe de grands soupçons sur le fait que les poursuites contre Marzouki ont été menées sur instruction directe du président de la République, Kaïs Saïed.
« Une troisième plainte a été déposée contre la huitième chambre du tribunal de première instance de Tunis et la juge qui siégeait ce jour-là en remplacement du chef habituel decette huitième chambre lors du prononcé du verdict, ajoute Lamia Khemiri. La défense a réclamé l’ouverture d’une enquête en raison de l’existence de doutes sur le prononcé du verdict, la défense étant absente, et Marzouki n’ayant pas été convoqué, en plus de violations de toutes les procédures et garanties d’un procès équitable, avec un verdict très rapide sur l’affaire ».
Enfin, l’avocate de Moncef Marzouki a critiqué ce qu’elle appelle de « traitement d’un certain nombre d’affaires à des vitesses différentes », car la justice n’a pas statué ni dans la plainte de Marzouki, ni dans celle de l’avocat et représentant du mouvement Ennahdha, Becheur Chebbi qu’il a déposée contre le président de la République pour des accusations de renversement du régime, tandis que la plainte déposée contre Marzouki a été rapidement traitée.
H.A.