Le ministre de l’Intérieur français incrimine la « mexicanisation » de son pays livré aux narcotrafiquants issus de l’émigration. Le mal provient de l’étranger. Mais celui-ci inverse l’accusation. Ainsi, pour commémorer le 7 octobre, Téhéran le bénit et Tel Aviv le maudit. Pour le premier, le déluge d’Al Aqsa relance la résistance, pour le second, il exprime l’extrémisme du jihadisme. La deuxième vision reçoit un large écho dans les médias occidentaux.
Pour eux, caniches de Netanyahu, semeur de la barbarie selon Macron, le Hamas et le Hezbollah, une fois « éradiqués » par l’armée d’occupation, ouvriraient le portique de la coexistence pacifique.
Pareille élucubration à connotation médiatique sépare l’indissociable, autrement dit, la population et ses combattants. Vu cette imbrication, pour « éradiquer » le Hamas et le Hezbollah, il faut donc « éradiquer » Gaza et le Liban. Ainsi opèrent Netanyahu et ses faucons. Que faire autrement si Nasrallah est libanais, quand Sinouar a tout l’air d’un Palestinien au moment où Khamenei ressemble à l’Iranien tout comme deux lampées de vin ? Quel est donc l’arrière-plan de semblable appréciation ?
Le voici : les tenants d’une religion n’ont pas le droit de lutter contre l’occupation. Dès lors, entre l’islam et le terrorisme fond la cloison et seule une intervention exogène élimine la mauvaise graine. Pourtant, les Tunisiens détrônèrent Ennahdha et les Algériens vinrent à bout du Front islamique du salut sans le coup de main d’étrangers souverains.
Voilà pourquoi une agression israélienne contre l’Iran pour soi-disant le débarrasser de l’inquisition souderait le pouvoir et l’opposition, n’en déplaise à Netanyahu et à sa désinformation reproduite par l’Occident.
Partout, l’axe du mal occidental peine à faire passer l’anticolonialisme pour de l’antisémitisme. Ainsi, le 9 octobre, la chaîne LCI, dérangée par le soutien tunisien aux Palestiniens, traite le pouvoir carthaginois de « raciste » et « non conforme aux droits de l’homme ». « Il encaisse l’argent offert par Melonie à charge, pour lui, de parquer les émigrés là où il aménage ses camps de concentration ». Il suffirait d’approuver l’expansionnisme israélien pour inverser l’avis des crétins. Face à ce nid de vipères euro-américain, la prise de conscience quasi planétaire inspire la fureur et la peur de l’usurpateur.
Sirènes d’alerte et rushs vers les abris hantent la vie peu sereine de la formation israélienne.
Le drapeau des colonisateurs planté en territoire libanais lors de l’incursion dite « provisoire » en dit long sur la piste ouverte à la propension expansionniste et annexionniste. A ce propos, l’embargo alimentaire et sanitaire dessert les otages sacrifiés à la rage d’un cabinet de guerre sauvage.
Le 22 octobre, Donald Trump souhaite avoir des gars pareils aux généraux d’Hitler. Approuvé, en cela, par son électorat, il brigue le pouvoir d’où il pourra diriger la politique de l’Amérique. Il promet de « nettoyer » le Moyen-Orient de ses « terroristes » quand la citadelle israélo-américaine héberge le foyer central du terrorisme international.
Le 9 octobre, le Premier ministre espagnol dénonce l’invasion du Liban. Les Brics lui emboîtent le pas le 22 du même mois.
L’Américain feint de calmer le jeu et l’Israélien poursuit la marche génocidaire vers « l’éternel grand Israël ».
Publié en l’an 2006 par l’historien Llan Pappé l’ouvrage titré « Le nettoyage ethnique de la Palestine » projette un éclairage sur la création de l’Etat-colon. A l’origine d’Israël étaient les massacres, les ruines et la rapine. Voilà pourquoi la force étranglera le droit au cas où Netanyahu vaincrait. Semblable perspective, infernale, suggère à Nietzsche cette métaphore appliquée à la pire calamité : « Au détour de quelque coin de l’univers inondé des feux d’innombrables systèmes solaires, il y eut, un jour, une planète sur laquelle des animaux intelligents inventèrent la connaissance.
Ce fut la minute la plus orgueilleuse et la plus mensongère de l’histoire universelle, mais ce ne fut cependant qu’une minute.
Après quelques soupirs de la nature, la planète se congela et les animaux intelligents n’eurent plus qu’à mourir ».
« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme », écrivait Rabelais.
125