LDF 2017 : projet attend retouches

Lamia Zribi, ministre des Finances, est sur tous les fronts et ne connaît pas de répit. D’un plateau de télé à l’autre, d’une radio à une autre sans oublier la part de la presse écrite et électronique la ministre à répondu présente à toutes les sollicitations. Plus encore, conférences, débats et tables rondes ont constitué d’autres occasions pour la ministre, pour expliquer, vulgariser et convaincre. Il faut dire que sa tâche n’est pas des plus simples.
Débarquée au département des finances à un moment où les finances publiques sont au plus mal, appelée à élaborer une loi de finances pour l’exécution d’un budget aux contours encore indéfinis, dans un contexte économique des plus difficile et avec des caisses quasiment vides et des dépenses qui montent en flèche et, surtout, obligée de gérer un lourd passif des gouvernements qui se sont succédé depuis 2011, la tâche de Lamia Zribi a, normalement, bien des soucis à se faire.ne semble pas de tout repos.
Bien avant la date butoir du 15 octobre 2016 pour le dépôt du projet de loi de finances pour l’année qui se présente, la ministre des finances a dû faire face, au tollé soulevé par les nouvelles mesures fiscales contenues dans la dite loi.
Le projet, élaboré en un temps record, le plus court jamais enregistré pour l’élaboration d’une loi de finances dans l’histoire de la Tunisie, est l’objet de polémiques, de surenchères et de rejet.
Lamia Zribi souligne, en réponse à cela, que « des amendements pourraient être apportés au projet de la loi de finances 2017. Ces amendements et modifications seraient apportés sans, toutefois, toucher aux équilibres financiers du pays ». Elle explique que  « la marge de manœuvre pour agir est plus que réduite. Lorsque nous avons élaboré la LF 2017 nous n’étions pas dans l’aisance mais plutôt sous pression, c’est pour cela qu’il y a eu diverses oppositions par rapport à cette loi ».

Ces chiffres qui donnent froid dans le dos
Il n’échappe à personne, selon la ministre, que « la situation financière du pays est très difficile et préoccupante et que la croissance n’a pas dépassé les 1,2% durant cette année, l’investissement n’a pas dépassé 19% du PIB et l’épargne nationale a baissé de 8 ou 9 points ». Ainsi, « le déficit budgétaire s’est situé à 5,7% du PIB, à cause principalement de la baisse des recettes provenant du secteur des phosphates, des mines, du tourisme et des industries manufacturières ». Le tableau n’est nullement rassurant et la ministre explique cette aggravation du déficit budgétaire par la baisse des contributions des entreprises publiques et privées aux caisses de l’État en raison de leurs situations financières difficiles.
Mais pas seulement. Des impayés non recouvrés pour moult raisons dont celles de la lourdeur des procédures administratives et d’autres judiciaires. Des impayés auprès, surtout d’entreprises ou des professions libérales. Et que l’on se tienne bien, ces impayés s’élèvent à 2 milliards de dinars. Le montant est plus que significatif d’autant qu’il est détenu par ceux qui ne veulent pas accomplir leur devoir fiscal ou ceux qui veulent payer moins et qui ne cessent de revendiquer de nouveaux avantages fiscaux.
La ministre des finances, sans vouloir tomber dans l’alarmisme, a choisi d’adopter le discours de la vérité et de l’ouverture en ce sens qu’elle affirme que le gouvernement finira, à travers le dialogue, à trouver un terrain d’entente avec les mécontents que ce soit les partenaires sociaux, UGTT et UTICA ou les professions concernées par les mesures fiscales. Elle précise, sans hésitation aucune que « nous ne sommes pas en mesure de prendre en considération toutes les revendications ».

Related posts

Tunisie : La grève des jeunes médecins maintenue après l’échec des négociations

Kaïs Saïed dénonce une ingérence flagrante dans les affaires tunisiennes

La Banque mondiale octroie près de 100 millions d’euros pour réformer l’enseignement supérieur