Le Chef du gouvernement déclare son hostilité à la liberté des médias

Le bureau de l’Assemblée des représentants du peuple a décidé de présenter le projet de loi n°2020-34 portant modification du décret-loi n° 2011-116 du 2 novembre 2011, relatif à la liberté de l’information audiovisuelle et portant création d’une Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle lors de la plénière du 20 octobre.

Dans un geste soudain et irresponsable, le Premier ministre a retiré le projet de loi sur la liberté de l’information audiovisuelle présenté par le gouvernement précédent, pour ouvrir la voie à l’adoption d’un nouveau  projet de révision du parti de la Coalition pour la dignité, à la veille de la session parlementaire consacrée à la discussion du précédent projet.

En conséquence, le syndicat national des journalistes tunisiens considère que la décision du Premier ministre de retirer le projet de loi sur la liberté audiovisuelle est une décision irresponsable qui porte atteinte au principe même de continuité de l’État et contredit les engagements du gouvernement tunisien de soutenir la législation relative à la liberté de la presse et de la communication audiovisuelle.

Ce nouveau projet de loi sert les organisations médiatiques illégales défendant les intérêts de la troïka parlementaire, afin d’atteindre des objectifs politiques et clientélistes qui n’ont rien à voir avec l’intérêt du pays et la scène médiatique en Tunisie.

De ce fait, le SNJT a renouvelé sa mise en garde contre l’initiative du parti de la coalition pour la dignité, qui comprend des amendements au décret 116/2011 relatif à la composition actuelle et au renouvellement de l’actuelle Haute Autorité indépendante de la communication audiovisuelle d’une part, et la suppression de l’attribution des licences pour la création de chaînes de télévision  et l’approbation du principe de  simple autorisation d’existence, d’autre part. Ces deux amendements sont jugés incompatibles avec l’esprit de la constitution et les obligations de l’Etat tunisien en matière de protection de la liberté d’expression et des médias.

Le  syndicat rejette cette initiative législative considérant qu’elle légitime le chaos dans le secteur des médias et ouvre la porte à la corruption au sein de la scène audiovisuelle, qui va encourager à enfreindre les règles de la concurrence loyale et les principes de transparence et de démocratie. Le secteur désapprouve donc tout projet lié à la régulation du secteur audiovisuel, de la liberté d’expression et de la presse.

Le Syndicat national des journalistes tunisiens invite tous les journalistes à assister demain à l’Assemblée des représentants du peuple pour prendre part contre ce projet de révision du décret 116. Il se déclare prêt à s’engager dans tous les mouvements de lutte, y compris la grève générale, pour la défense de la liberté des médias.

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