Tout le monde sait que le cinéma tunisien et le 7ème art forment un joli vieux couple, et comme dans toute relation solide, « des intempéries » sont enregistrées mais qui finissent très vite par se dissiper aux moments où l’on y s’attend le moins.
Le cinéma tunisien renaquit de ses cendres après la révolution du 14 janvier grâce à de nouveaux talents qui n’ont pas hésité à bannir les tabous et traiter de tous les sujets mettant en scène conflits et problématiques intimes, sociales et politiques.
Un cinéma en ascension
Les distinctions et les récompenses ont par ailleurs prouvé cette renaissance cinématographique si ce n’est avec un bon palmarès aux JCC au niveau local mais aussi à travers des prix internationaux tel que la Berlinale où Majd Mastoura a été couronné par le prix du meilleur acteur en 2016 pour le film « Nhebbek Hedi ». Les éloges et encensements collectés furent amplement mérités.
Les noms de nos chères jeunes cinéastes continuent à circuler partout, on entend les titres de leurs films sur les bouches des tunisiens et même sur ceux de nos voisins du grand Maghreb, cela amplifie non seulement notre notoriété artistique mais contribue aussi à redonner de l’espoir aux futurs talents des futures générations.
Qui eut cru que les chiffres des entrées en salles de cinéma augmenteraient aussi rapidement ? Assoiffés de bons films et d’un besoin hardi de critiquer et de partager des avis sur un bon nombres de films tunisiens qui se multiplient chaque année de plus en plus.
Contrairement aux années 2000 où les productions cinématographiques se comptaient sur les doigts d’une seule main, les salles de cinéma tunisiennes se sont remises de leur dépression après douze tristes années à la file
Avec seulement 22 salles dont 13 situées au grand Tunis, les citoyens tunisiens ont ravivé leur flamme vis-à-vis des sièges douillets des salles de projections, on compte d’ailleurs 90.000 entrées pour « Nhebbek Hedi » de Mohamed Ben Attia, 111.000 pour « Les frontières du ciel » de Fares Nanaâa et 60.000 pour « à peine j’ouvre les yeux » de Leyla Bouzid.
« Dachra » ou la lumière au bout du tunnel :
Le film du jeune cinéaste a atteint les 100.000 en seulement 17 jours pour ainsi couvrir tous les coûts de la production sans acquérir le moindre sou d’une subvention.
Ghazi Arfaoui