Je n’y crois plus; à quoi bon? Pourquoi et pour qui irais-je voter? Si je pouvais je ferais comme mes amis, je partirais. Je ne reconnais plus mon pays, c’est fini … maintenant c’est chacun pour soi. Ces propos, nous pourrions les tenir tous autant que nous sommes, au cours de plus en plus rares discussions, sur l’état de la nation et de l’avenir de nos enfants, cela débutant généralement en réponse à la question : « ..Alors comment ça va ?.. ». Sauf que le pays est de moins en moins le sujet de nos discussions (abstraction faite de ceux que l’on décrit comme des élites, des intellectuels des politiques, des experts et autres qui savent tout de tout), comme si finalement, les tunisiens, se résignent et acceptent la fatalité « .. Tout serait perdu et pour longtemps… ».
Cependant, bien cachée au fond de chacun d’entre nous, comme le plus précieux des trésors, semble survivre l’imperceptible flamme d’une lueur d’espoir. Flamme prête à s’enflammer et tout balayer dans la fureur soudaine d’une flambée de rage, concentrant tout le désespoir et la douleur qui nous accable.
Cette imperceptible flamme que nous protégeons inconsciemment au fond de nous, semble attendre un messie salvateur ou une ferveur populaire pour rallumer l’espoir et l’envie de mener un ultime combat. Un combat qu’il faudra mener, pour nettoyer par le feu du désespoir, toute trace de la gangrène qui a frappé cette belle parmi les belles de la création, ce paradis sur terre ; Numidie, Carthage, Tunisie, centre de l’univers, origine de la civilisation moderne, nombril du monde et que le monde nous envie… Appelez là comme vous voudrez, cela est, et demeurera, notre pays, notre âme, notre destinée et sera peut être un jour, la terre des hommes justes.
Le Concordat !
Ce concept, cette théorie, cette aliénation, cette religion à laquelle, veulent-nous convertir les nouveaux prophètes. Cette nouvelle religion, est à l’origine du mal. Le constat est là, patent, clair et limpide, pour ceux qui veulent voir et pour ceux, qui, la boule au ventre (de peur de l’inconnu et de l’incertitude), refusent de voir et détournent le regard. Pourtant, ces derniers, ne savent pas, que par leur ostracisme, ils sautent dans l’inconnu et se condamnent inéluctablement. L’histoire – encore elle – regorge de concordats dont les résultats ont étés catastrophiques pour les peuples et les nations. Le concordat, cette religion pratiquée et diffusée, par des hordes que tout oppose et qui n’a d’essence que d’offrir à ses adeptes le pouvoir, l’impunité et la richesse par le truchement de dîmes imposées aux peuples. Cette religion s’impose par l’assentiment orienté des peuples, devenus tétanisés par la promesse d’une vision apocalyptique de leur avenir, s’ils se refusent à croire.
Comment imposer à un peuple, une nation ou une civilisation, un modèle de société, qu’il rejette ? La première solution est la force (soulèvement, violence, peur, guerre civile, révolte fomentée..) nous en connaissons les conséquences et surtout les résultats, (fiasco, retour de bâton, réveil des peuples, résistance,…effet inverse). La seconde solution est le CONCORDAT : Entente entre une horde (légion infiltrée) élevée au rang de défenseur du modèle sociétal (rassurante) et une autre représentant le choix du modèle à imposer. Cette méthode plus douce, agit comme une maladie, un virus sournois, qui se diffuse dans le corps, irradie tous les organes petit à petit et modifie de l’intérieur le génome de la société. La première horde agissant comme un paravent ou un brouillard, qui masque les symptômes du ravage fait par le virus. Une fois que tous les organes sont infectés, la métamorphose aura lieu. Les parents ne reconnaîtront plus leurs enfants et vice-versa (rappelez-vous l’un des gourou, ‘laissez les !..Occupons nous de leurs enfants..’). La mutation est en marche.
Remède, potion, désintoxication, Espoir !
Lorsqu’une petite partie du cerveau fonctionne encore, la mort n’est pas déclarée et la flamme de l’espoir est toujours présente. Le cerveau, cette merveilleuse machine qui peut tout faire, y compris décider de vivre et de sauver un corps totalement gangrené (n’a-t-on pas déjà observé des rémissions miraculeuses ?). Lorsque le cerveau arrive à se libérer de sa peur et à accepter les meurtrissures profondes et parfois irréversibles du corps, il peut alors accepter de sacrifier certains organes pour sauver le corps. Le cerveau aura, alors décidé que la vie vaut la peine d’être vécue et que le bonheur est possible même sans une partie des organes. Il réalise alors, ce qui apparaît comme miraculeux.
Lorsque le cerveau d’une nation se réveille, que son âme renaît, sa force devient invincible. Lorsque une nation ouvre les yeux, regarde la réalité et accepte de voir le mal, lorsqu’une nation – un peuple – se libère de son illusion et transcende sa peur, ce peuple devient imbattable, indestructible, son âme, ses gènes, feront voler, en éclat, le concordat et anéantira les sectes qui l’emprisonnaient. Ce peuple invincible fera bouger des montagnes, ce peuple guérira, se redressera, grandira et sa petite flamme, sortie au grand jour éclairera le monde de la lumière de l’espérance.
Il faut seulement y croire !, Croire en ce que nous sommes, croire en un meilleur avenir après le combat, le feu et la douleur. Demandez à ceux qui ont combattu le cancer, ils vous parleront du lendemain et du bonheur de vivre, même avec un organe en moins, du sentiment de libération, de la beauté de la vie et de l’amour retrouvé.
L’éveil !
Si nous attendons le messie, il ne viendra pas à nous, si nous attendons un miracle, il ne viendra pas à nous, si nous attendons que les autres changent et deviennent patriotes, cela veux dire, que nous sommes en pleine aliénation et que notre cerveau à décidé qu’il n’y a plus rien à sauver !
Le premier acte de réveil, est la résistance passive au projet du concordat. Cette résistance doit s’organiser autour de la parole, des mots et de la liberté (hors du ‘main Stream’ généralisé) de diffuser la parole de la résistance, de la dénonciation du concordat, de ses instigateurs, de ses membres et de ses adeptes. Parler, s’exprimer, diffuser, dénoncer, de plus en plus, crier, faire du bruit de plus en plus par la parole, par les mots. L’avantage de notre siècle est que la technologie est là pour permettre d’utiliser les mêmes véhicules de communication, que ceux de la propagande du concordat.
Lorsque la bonne parole commencera à réveiller les dormants, les comateux et les léthargiques, il faudra alors passer du virtuel au réel. Il faudra se rencontrer, se parler dans le monde réel, montrer que la peur s’estompe, que la volonté de se battre renaît, que même si le prix à payer sera cher, l’avenir derrière la chute du concordat sera meilleur et que l’espoir fait vivre.
Enfin, lorsque la petite flamme apparaîtra, le concordat vacillera et commencera à se fendre, il se rebiffera et deviendra violent ; Alors, l’âme de la nation alimentera son redressement, et commencera sa douloureuse guérison ; Alors, peut être, verrons nous apparaître parmi nous, non pas Le Messie, mais les nouveaux : Hannibal, Hasdrubal, khahéna, Ben Ghedhehem, Bourguiba, Ben Achour (l’original) ; Adda et d’autres. Alors comme un seul être, la nation se redressera – même si elle aura perdu un bras ou une jambe voire les deux-, la première république du monde renaîtra après 4500 ans, et de sa beauté éblouissante, éclairera le monde et montrera la voie.
Ma belle n’est pas morte, son cerveau fonctionne, son cœur bat, son âme meurtrie résiste ; sa beauté, flétrie par les batailles et les trahisons de ses enfants, est toujours aussi rayonnante ; alors parlons, parlons et parlons encore et encore de plus en plus fort, qu’elle entende, que comme elle, nous n’avons plus peur et que nous allons nous battre contre cette religion qu’est le concordat et nous libérer de ses sectes.