Le Congrès National Populaire du Salut a été officialisé mercredi 17 février 2021 à Tunis. L’objectif était de rassembler tous les partis de Gauche, les progressistes et les activistes de la société civile dans un nouvel organisme capable de les réunir et de faire sortir le pays de ce marasme économique et social.
Le processus de la création
Houssem El Hammi, dirigeant de la coalition « Soumoud », a présenté le projet de ce congrès qui va regrouper toutes les forces politiques citées. « Nous allons créer ce congrès dans un contexte marqué par une paralysie économique et politique et dans des conditions très délicates. La classe politique actuelle est « incompétente ». Elle est impliquée dans l’émergence des courants populistes au pays. Ce congrès va inclure des comités régionaux, des comités spécialisés dans la culture, l’éducation, l’économie et l’industrie. Chaque comité va regrouper des spécialistes et des expertises dans différents domaines. Ces derniers vont expédier ces demandes rédigées vers le comité unifié pour les évaluer. Toutes les forces politiques et sociales doivent participer pour donner naissance à ce congrès. Si tout va bien, il verra le jour en juin ou juillet 2021″, a-t-il expliqué.
L’échec du système politique
Pour sa part, Amine Mahfoudh, professeur de droit constitutionnel, a expliqué les problèmes du système politique tunisien, par les crises éthiques et l’héritage culturel du pays. « La classe politique a fait de mauvais choix au niveau de la Constitution, la Cour Constitutionnelle et le décret-loi régissant les partis politiques« , a-t-il affirmé.
Mahfoudh a ajouté que toutes les parties politiques doivent reconnaître leurs erreurs pour réformer et adopter une démarche politique saine. « Les réformes politiques, économiques et sociales ne se concrétiseront pas sans changement du système politique. Ce dernier doit donner naissance à de nouveaux visages politiques compétents. Les partis politiques doivent se démocratiser avant de promouvoir l’État de Droit« , a-t-il expliqué.
Les partis politiques, le problème ou la solution ?
L’élection des membres des comités a été reportée. De ce fait, la conférence a été clôturée par un débat entre les participants. Plusieurs d’entre eux, à l’instar de Youssef Riahi, conseiller des Tunisiens en Allemagne, se plaignent de la marginalisation des Tunisiens Résidents à l’étranger (TRE). Pourtant, ces derniers contribuent à l’économie tunisienne par leurs transferts en devises. « Nous avons attendu 10 ans pour rien. Nous avons perdu tout espoir« , a-t-il confié.
Hamed Hourthi, membre du parti Communiste, a exigé des précisions sur la période exacte du processus de création de ce congrès. Le président du Mouvement la Tunisie, Abid Briki, a appelé à ne pas blâmer tous les partis politiques, et que l’objectif de ce congrès est de créer une union solide. D’autres participants, comme le membre du bureau exécutif du parti Echaâb, Ridha El Agha, ont souligné l’importance de la représentativité des jeunes dans ces comités pour leur donner une chance de gouverner. L’activiste politique et membre de l’Union des Consultants Arabes, Leila Ayari, a appelé à bannir le discours haineux contre les partis politiques tout en appelant à étendre l’initiative de ce congrès à tous les partis pour sauver le pays.
Enfin, le dirigeant de la coalition « Soumoud », Hatem El Hammi, a clôturé la conférence par l’importance qu’il y a de donner à ce congrès le temps pour se concrétiser et qu’il ne faut pas le juger avant le commencement du processus de sa création.
Malik Arif,
Stagiaire, avec la Rédaction