Le Conseil de l’Ordre des Pharmaciens met en garde contre la « bactérie tueuse d’antibiotiques »

« L’antibiotique, ce n’est pas automatique ». Cet appel, vous l’avez sûrement entendu un bon nombre de fois. Il faut dire que c’est totalement vrai. En effet, même s’ils sont efficaces, ces médicaments peuvent constituer un danger sur la santé humaine à long termes, sachant qu’un antibiotique, lorsqu’il est administré, détruit tout sur son passage, y compris les bonnes bactéries dont l’organisme a besoin.

Le secrétariat général du Conseil National de l’Ordre des Pharmacies, par la voix de Thouraya Ennaifer, a tiré la sonnette d’alarme sur le sujet en attirant l’attention sur un fait particulier. « La plus grande menace sanitaire, alimentaire et économique pour l’humain est la bactérie qui résiste aux antibiotiques », a déclaré la secrétaire générale de l’Ordre à l’agence TAP ce dimanche 19 novembre 2023.

Cette bactérie, poursuit-elle, s’est tangiblement multipliée ces derniers temps. Face à cette situation, Le Conseil de l’Ordre National des Pharmaciens de Tunisie a rejoint un groupe de travail dans l’objectif de préparer un plan s’étalant de 2019 à 2023, visant à limiter la propagation de cette bactérie. Toutefois, à cause de la crise sanitaire de 2020, le travail a été interrompu pendant deux ans.

Cette bactérie résistante aux antibiotiques, poursuit Thourya Ennaifer qui cite l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), pourrait causer la mort de 10 millions de personnes chaque d’ici 2050. Il s’agit de l’une des 10 plus grandes menaces sur la santé des humains.

En Tunisie, le travail est mené en coordination avec le ministère de la Santé, celui de l’Agriculture, la FAO et d’autres organisations internationales. Le plan cité plus haut a permis de réduire l’impact de cette bactérie tueuse d’antibiotiques. Elle provient essentiellement du monde animale. En effet, selon Ennaifer, certains se procurent des antibiotiques non contrôlés issus de la contrebande pour traiter leurs animaux, ce qui favorise le développement d’une telle bactérie. Cette dernière risque alors de se transmettre à l’humain à travers, notamment, la consommation de viande animale ou du lait.

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