Suite à la polémique suscitée par l’annonce de la hausse des tarifs des consultations et services médicaux dans le secteur privé, le conseil national de l’ordre des médecins a décidé, dans un communiqué publié dans la soirée d’hier mardi, de suspendre immédiatement l’application de la nouvelle grille tarifaire annoncée au début du mois de janvier. Il a également annoncé l’ouverture d’un dialogue avec toutes les parties concernées afin de trouver une solution équilibrée et globale, garantissant les droits de tous les acteurs, à commencer par celui des citoyens à un accès équitable aux soins de santé.
Le même communiqué a noté que cette décision s’inscrit dans un esprit de responsabilité nationale, « conformément à la vision du Président de la République » visant à consolider les bases d’un État social. La couverture sanitaire universelle, pierre angulaire de cette vision, doit permettre de promouvoir une justice sociale réelle et de garantir la continuité des services de santé pour l’ensemble des citoyens, à des tarifs adaptés à leurs capacités financières.
Rappelons que le Conseil national de l’ordre des Médecins avait adopté une augmentation des tarifs des consultations dans le secteur privé, prévue pour entrer en vigueur à compter du 1er janvier 2025. Ces nouveaux tarifs, publiés sur la page Facebook du Conseil régional de Tunis, avaient suscité une grande polémique.
Les principaux changements tarifaires annoncés :
- Consultation médicale générale : entre 40 et 55 dinars.
- Consultation médicale spécialisée : entre 55 et 80 dinars.
- Consultation médicale à distance pour les généralistes : entre 40 et 55 dinars.
- Consultation médicale à distance pour les spécialistes : entre 55 et 80 dinars.
Les modifications touchaient également d’autres prestations :
- Consultations spécialisées en neurologie et psychiatrie : entre 60 et 85 dinars.
- Séances de dialyse : entre 35 et 50 dinars.
- Accouchements :
- Accouchement classique : entre 550 et 850 dinars.
- Accouchement multiple : entre 650 et 950 dinars.
Pour des services spécifiques comme la lithotripsie extracorporelle (fragmentation des calculs rénaux), les tarifs allaient de 600 à 800 dinars.
Les consultations et services réalisés pendant les nuits ou pendant les jours fériés voyaient leurs tarifs doublés par rapport aux tarifs standards.
Cette augmentation, bien qu’elle visait à répondre aux attentes des professionnels du secteur, avait rapidement suscité des critiques, notamment de la part des citoyens qui y voyaient une menace pour leur droit à des soins abordables. La suspension de la nouvelle grille tarifaire marque ainsi une étape vers une révision de ces décisions dans une approche plus inclusive.