Le député Moez Ben Youssef appelle à une restructuration urgente du secteur touristique à Sousse

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Le député de la région de Sousse à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Moez Ben Youssef, a exprimé dans un entretien avec Réalités Online, ses préoccupations quant à la gestion du secteur touristique dans cette station balnéaire de renommée internationale. Ben Youssef a mis en lumière “plusieurs dysfonctionnements qui nuisent gravement à la réputation de l’une des principales destinations touristiques de la Tunisie”.


Moez Ben Youssef a appelé, pour redresser le secteur touristique à Sousse, à une refonte complète de la gestion de ce secteur dans cette région qui se prépare à accueillir des milliers de visiteurs. Loin d’être rassurant, ce contexte est selon lui marqué par un vide de gouvernance dans la région. En effet, depuis un an, Sousse souffre de l’absence d’un responsable à la tête du secteur touristique, après le limogeage de l’ancien commissaire régional du tourisme, Taoufik Gaïed, une décision qu’il juge « incompréhensible » au vu de l’effort que ce dernier avait déployé pendant son mandat à la tête du commissariat. Ce départ a laissé, selon le député, un vide dans une région touristique par excellence.
Connu pour son franc-parler et son engagement, Moez Ben Youssef a également insisté sur la nécessité de traiter le dossier de la Société d’Études et de Développement de Sousse-Nord, qu’il considère comme un élément clé de la résolution des problèmes de la zone touristique El-Kantaoui. Ce site, autrefois phare de l’industrie touristique tunisienne, souffre aujourd’hui de nombreuses lacunes, notamment en matière de propreté et d’infrastructures vieillissantes. Le député appelle à une restructuration profonde de la société en charge de la gestion de la zone, soulignant que la gestion actuelle est au cœur de nombreuses controverses sur plusieurs plans.


Dans son analyse, Moez Ben Youssef a abordé la crise financière de la Société, qui peine à faire face à ses dettes envers ses partenaires, les caisses sociales, les fournisseurs, les impôts et même ses employés licenciés. Selon lui, bien qu’étant  en difficulté, la société possède un potentiel foncier considérable, notamment des terrains qui pourraient être valorisés pour redresser la situation. L’urgence est, pour lui, de résoudre cette crise afin de permettre à la région de renouer avec la prospérité touristique.
L’élu de Kalaâ Kébira, Kondar et Sidi Bouali a également dénoncé les obstacles à l’augmentation des investissements dans la région, notamment le manque de coopération de certains partenaires comme le Fonds d’Abou Dhabi pour le développement, qui détient 32% du capital de la société. Le fonds aurait exigé, selon Ben Youssef, la construction d’une nouvelle station touristique dans la région d’El-Madfoun à Hergla, une décision que le député remet en question, évoquant la fermeture de nombreux hôtels à Sousse et les risques environnementaux associés à cette nouvelle construction. Selon lui, il est absurde d’investir dans de nouveaux projets alors que de nombreux établissements existants restent inactifs.
Enfin, Moez Ben Youssef a abordé un autre aspect crucial de la gestion du tourisme dans la région : les caravanes touristiques. Il a déploré le manque de réglementation et de contrôle sur ces pratiques, qui, selon lui, ne sont pas suffisamment encadrées. Le député a demandé une révision des procédures d’accréditation pour ces caravanes et l’instauration d’un système de contrôle rigoureux.
Parmi les préoccupations majeures soulevées par Moez Ben Youssef, figure la décision de la municipalité de Hammam Sousse d’instaurer plusieurs parkings payants dans la zone touristique. Selon l’élu, cette initiative, bien qu’ayant pour objectif d’organiser le stationnement dans une zone très fréquentée par les touristes et les visiteurs de la région, soulève plusieurs questions concernant ses répercussions sur l’attractivité de la destination.
Le député estime que la multiplication des parkings payants risque de dissuader les visiteurs, notamment tunisiens, de venir dans la région. Il pointe du doigt les prix exorbitants pratiqués pour le stationnement dans ces nouveaux espaces, qu’il considère comme excessifs et incompatibles avec la réalité économique de nombreux visiteurs.
A ses yeux, ces tarifs de stationnement pourraient créer un discomfort pour les visiteurs, les incitant à chercher des destinations alternatives où les frais de stationnement sont moins élevés ou inexistants. 

Med Ali Sghaïer

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