Le directeur du Festival international de Hammamet, Néjib Kasraoui, a nié catégoriquement dans une déclaration à la TAP, ce jeudi 27 juin, avoir censuré le spectacle “Le bout de la mer” de Fadhel Jaïbi qui devait être programmé à la 58e édition de ce festival, pour des raisons morales et éthiques.
Rejetant ces accusations qu’il considère dépourvues de tout fondement, Kasraoui a indiqué : “Je confirme que nous, au FIH, sommes loin de ces pratiques» tout en précisant que parmi les deux spectacles proposés par le Théâtre national, à savoir “Au bout de la mer” de Fadhel Jaïbi et “Danse céleste” de Tahar Issa Ben Arbi à laquelle participe la grande comédienne Mouna Noureddine, le comité d’organisation a opté pour celle de Tahar Ben Issa. L’objectif étant, d’après le directeur du FIH, de“rendre hommage à l’artiste Mouna Noureddine, qui avait participé à l’inauguration du théâtre en plein air et à la première édition du FIH, le 31 juillet 1964.
“C’est un honneur pour nous d’avoir la célèbre artiste Mouna Noureddine présente lors de cette édition marquant le soixantième anniversaire, qui est une édition hommage à cette artiste et au théâtre tunisien en général» a souligné Kasraoui.
Et kasraoui d’ajouter : « Je confirme que la programmation des œuvres inscrites dans les activités du festival ne se fait pas selon les caprices du directeur du festival, mais elle découle de l’avis consultatif du comité artistique et de la décision du comité directeur, qui prennent en compte plusieurs critères, y compris l’équilibre financier et artistique du festival, qui doit inclure une présence théâtrale, chorégraphique, et divers types culturels et artistiques pour une programmation complète. »
Faut-il rappeler que le comité d’organisation du FIH et sa tête son directeur, ont fait l’objet d’une vague de vives critiques sur les réseaux sociaux. Plusieurs figures culturelles et d’intellectuels ont fustigé la décision de suspension de la pièce de Fadhel Jaïbi, qui bizarrement, ne s’est pas exprimé sur l’affaire. Parmi ces intellectuels et figures du premier plan on peut citer le nouveau directeur de l’Institut supérieur d’art dramatique (ISAD), Abdelhalim Messaoudi qui s’est indigné de ce qu’il a considéré comme annulation du spectacle pour des raisons “morales” a tiré à boulets rouges sur le comité d’organisation du FIH.
Il sied de signaler que “Le bout de la mer” est une adaptation de la tragédie grecque d’Euripide « Médée ». Elle est interprétée par Salha Nasraoui (Médée), Mohamed Chaabane (Jason), Rym Ayed, Sihem Akil et Hamadi Bejaoui.
Med Ali Sghaïer