Le discours religieux au cœur du dialogue national sur la lutte contre le terrorisme
Le centre des études de l’islam et la démocratie a organisé ce mercredi 2 septembre un dialogue national sur la lutte contre le terrorisme en présence de plusieurs personnalités politiques qui ont pu, à travers ce séminaire, présenter leur approche en matière de lutte contre le terrorisme.
Il est à noter que le très controversé centre des études de l’islam et la démocratie, organisateur du dialogue national sur la lutte contre le terrorisme, a été depuis toujours au cœur d’interrogations diverses, autant sur son rôle que sur son financement.
Son fondateur Radhouan Masmoudi, proche d’Ennahdha, a toujours été très critique à l’égard de Nidaa Tounes et de Beji Caied Essebsi qui vient de le recevoir au palais de Carthage le 28 août 2015.
Ali Larayedh, secrétaire général du parti Ennahdha et ancien chef du gouvernement, a affirmé que le terrorisme n’a jamais été une affaire tunisienne mais plutôt un fléau international dont souffre plusieurs pays, aussi bien développés que sous-développés.
Il a ,dans ce contexte, affirmé qu’il est grand temps d’élaborer toute une stratégie en vue de combattre le terrorisme.
Selon lui, une stratégie efficace contre le terrorisme doit être basée sur 5 volets fondamentaux, à savoir: l’instauration de la sécurité partout dans le pays; l’union nationale de toutes les parties et de tous les acteurs de la société civile -Les partis politiques, le gouvernement, les médias, les composantes de la société civile…- et leur engagement total dans la guerre que mène la Tunisie contre ce fléau; l’élaboration et l’adoption d’un cadre législatif efficace et à même de dissuader les terroristes; l’éradication de la pauvreté et de la marginalisation ainsi que l’adoption d’un discours religieux tolérant hors de toute religiophobie contre les autres religions.
Au plan sécuritaire, Ali larayedh a affirmé qu’il fait entièrement confiance aux ministères de l’intérieur, de la défense et de la justice. Il a ainsi estimé que la situation sécuritaire du pays n’a pas cessé de s’améliorer durant ces quatre dernières années.
De son coté, Radhouan Masmoudi, fondateur et président directeur général du centre des études de l’islam et la démocratie a affirmé que l’instauration de la sécurité dans le pays ne suffit pas, à elle seule, pour vaincre le terrorisme.
Dans cette perspective, il a mis l’accent sur le rôle primordial que doivent jouer les imams et les prédicateurs dans cette bataille contre le terrorisme, les appelant à développer un discours religieux tolérant.
L’ancien ministre des affaires religieuses Mounir Tlili, a ,pour sa part, affirmé que la lutte contre le terrorisme ne doit surtout pas oublier de veiller à la réalisation d’une sorte de transition religieuse.Aussi, a-t-il mis l’accent sur la nécessité d’encourager la production culturelle des œuvres liées à la religion et de faciliter les études sérieuses basées sur la véritable essence de l’Islam dans le but de bousculer et de marginaliser les produits néfastes des courants extrémistes.
Par ailleurs, le colonel major à la retraite, Mokhtar Ben Nasr, a souligné que le phénomène de la contrebande est en relation directe avec le terrorisme. Ajoutant que certains contrebandiers collaborent avec les éléments terroristes.
Il a dans ce contexte mis l’accent sur la nécessité d’élaborer, à l’instar de tous les pays, un cadre législatif qui sanctionne, de la manière la plus efficiente, toute personne impliquée dans les opérations de contrebande.
Il a par ailleurs appelé les juges à ne ménager aucun effort pour examiner et juger les affaires liées au terrorisme avec plus e dextérité et d’efficacité aux fins de dissuader tout terroriste potentiel. Il a fait allusion dans ce sens aux nombreux reports souvent enregistrés dans l’examen des affaires terroristes, ce qui dessert bien évidemment les intérêts du pays, en guerre contre ce phénomène.
De son coté Tarek Kahlaoui, ancien directeur général de l’Institut Tunisien des études stratégiques (ITES) et leader au sein du parti le Congrès Pour la République, a exprimé son inquiétude quant à la non élaboration d’une stratégie claire de lutte contre le terrorisme alors qu’il ne reste qu’un seul mois pour la tenue du congrès National pour la Lutte contre le Terrorisme.
Tarek Kahlaoui a par ailleurs fait savoir que le gouvernement actuel n’a nullement tenu compte du plan de stratégie anti-terroriste, élaboré et présenté par l’Institut Tunisien des études stratégiques au gouvernement de Mehdi Jomaa.