Le FMI met en garde la Tunisie contre les redoutables défis qui subsistent

Au terme de la visite des services du FMI en Tunisie destinée à examiner les perspectives économiques et les politiques que les autorités entendent mener dans le cadre du programme de réformes économiques appuyé par un accord quadriennal au titre du mécanisme élargi de crédit (MEDC),  le diagnostic établi est sans conteste. L’équipe du FMI estime que, malgré la résilience dont l’économie tunisienne a fait preuve dans un contexte national et difficile, de redoutables défis macroéconomiques subsistent  rendant nécessaire l’adoption d’actions urgentes pour protéger la santé des finances publiques, accroître l’investissement public et accélérer les progrès des réformes structurelles qui ont été retardées.

le Chef  de mission pour la Tunisie, Björn Rother, a indiqué dans une déclaration de presse que « l’économie tunisienne continue à faire preuve de résilience dans une conjoncture nationale et internationale difficile. Le taux de croissance devrait rebondir à 2,5 % en 2017, contre 1,3 % en 2016, impulsé par le regain de confiance suscité par la réussite de la conférence Tunisia 2020 en novembre dernier et par l’adoption de textes de loi essentiels liés au secteur privé ».

Des défis, encore à relever
Malgré cet avis favorable, il rappelle les défis auxquels la Tunisie reste confrontée. A ce propos, il estime que « la dette publique a continué de s’alourdir, dépassant 60 % du PIB en 2016. » Même si  les mesures adoptées dans le cadre de la loi de finances de 2017 vont réduire  le déficit budgétaire global de manière modeste à 5,6 % du PIB, contre une estimation de 6 % en 2016, en raison d’une croissance plus faible et de dérapages de la politique budgétaire. Il estime que « la masse salariale de la fonction publique en pourcentage du PIB est parmi les plus élevées au monde et le déficit des transactions courantes reste considérable ».

Diagnostic sans concessions
A la faveur de ce diagnostic sans concessions, le FMI et le gouvernement ont convenu  d’entreprendre, précise la déclaration  « des actions urgentes pour protéger la santé des finances publiques, accroître l’investissement public et accélérer les progrès des réformes structurelles qui ont été retardées ». A court terme, il a convenu d’assurer une plus  grande mobilisation des recettes fiscales de manière juste et efficiente, la rationalisation de la masse salariale du secteur public afin de dégager une plus grande marge de manœuvre en faveur des investissements publics, et la mise en place du mécanisme d’ajustement des prix des carburants. Les mesures destinées à assurer la viabilité du système de sécurité sociale représentent une autre priorité importante.
L’équipe du FMI a tenu quand même à saluer, «la détermination du gouvernement à avancer dans la modernisation de la fonction publique. Des travaux ont en outre été engagés pour veiller à la santé des banques publiques et des entreprises d’État, établir une haute autorité indépendante de lutte contre la corruption et mettre en place des dispositifs efficaces de protection des couches de population les plus vulnérables ».

 

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