Le FMI recommande d’entamer un programme de réformes économiques globales en Tunisie

Un point de presse en ligne a été organisé ce mardi pour évaluer l’économie de la Tunisie à la suite de la conclusion émise par le conseil d’administration du FMI, au titre de l’article 4 de l’année 2021.

La pandémie de COVID-19 a durement touché la Tunisie et entraîné un ralentissement économique sans précédent et a aggravé les fragilités socioéconomiques.  Les intervenants sont revenus sur le déficit budgétaire et la dette publique qui ont augmenté nettement en 2020. Le déficit budgétaire (hors dons) est estimé avoir atteint 11,5 % du PIB. Les recettes ont diminué, en raison d’une baisse des recettes fiscales.

Ainsi, des embauches supplémentaires n’ont fait qu’accroître la masse salariale de la fonction publique à 17,6 % du PIB, soit l’une des plus élevées du monde. De ce fait, les administrateurs souscrivent à l’orientation générale de l’évaluation effectuée par les services du FMI.

De plus, la hausse des dépenses a été compensée par une baisse des investissements et des subventions énergétiques. En raison de l’augmentation du déficit budgétaire et de la contraction du PIB, la dette de l’administration centrale est estimée avoir augmenté à près de 87 % du PIB.

Selon le rapport, la croissance du PIB devrait rebondir à 3,8 % du PIB en 2021 selon les projections, tandis que les effets de la pandémie commenceront à s’atténuer. Cependant, cette projection est exposée à des risques à la baisse considérables, étant donné l’incertitude entourant la durée et l’intensité de la pandémie, ainsi que le calendrier des vaccinations. Les perspectives à moyen terme dépendent dans une large mesure de la trajectoire future de la politique budgétaire, ainsi que des réformes structurelles et de la gouvernance.

Chris Geiregat, Chef de mission de consultation auprès du FMI en Tunisie a déclaré à cette occasion : « Il est évident que 2020 était une année exceptionnellement difficile pour la Tunisie. L’économie tunisienne a subit sa plus forte contraction depuis l’indépendance du pays avec un recul de plus de 8,2% mais certaines données montrent que le chiffre est encore pire. A l’instar des autorités tunisiennes, nous considérons que la Tunisie fait face à deux défis immédiats en 2021 : Le premier est de sauver des vies et atténuer l’impact de la crise su les populations vulnérables en promouvant le secteur sanitaire. De plus, les autorités pourraient soutenir une relance économique  en créant des marques budgétaires pour des investissements surtout dans la santé, l’éducation et l’infrastructure. Le deuxième défi consiste à ramener les finances publiques sur les rails de la durabilité. Ainsi, le déficit budgétaire et le niveau de la dette devraient évoluer vers des niveaux plus soutenables »

Selon le chef de mission du FMI, il existe deux défis immédiats à relever pour la Tunisie : Primo, soutenir les programmes sociaux et sanitaires, sauver des vies et préserver les conditions de vie. Secundo : Réduire la dette et le déficit budgétaire. Comment peut-on combler les deux à la fois ? « Cela peut se faire grâce à une priorisation stricte des dépenses publiques et en favorisant les dépenses de protection sociale, de santé, d’éducation et d’infrastructure. Il s’agit, également, de précéder à une gestion stricte de la masse salariale de la fonction publique qui est actuellement parmi les plus élevées au monde par rapport au pourcentage du PIB. » estime le responsable.

Geiregat a en outre préconisé une réduction des subventions mal ciblées  comme celle liée aux ressources énergétiques ainsi qu’à un meilleure contrôle des transferts vers les entreprises publiques qui sont mal gérées.

D’un autre coté, les intervenants soulignent qu’il est nécessaire d’opérer des réformes d’ample portée dans les entreprises publiques afin de réduire les passifs éventuels. Ils encouragent les autorités à adopter un plan visant à réduire les risques budgétaires et financiers des entreprises publiques, à renforcer la gouvernance d’entreprise et à améliorer l’information financière et la transparence.

Le FMI préconise également, que la politique monétaire doit avoir pour souci primordial l’inflation, en agissant sur les taux d’intérêt à court terme, tout en préservant la flexibilité du taux de change. Ils encouragent vivement les autorités à éviter le financement monétaire du budget.  Dans ce contexte, les administrateurs conseillent aux autorités de mettre en œuvre la feuille de route devant mener au ciblage de l’inflation, et à établir un plan graduel et assorti de conditions pour la libéralisation du compte de capital, tout en surveillant de près la solidité du secteur financier.

En conclusion, les administrateurs soulignent qu’il est essentiel de promouvoir l’activité du secteur privé pour augmenter la croissance potentielle et la rendre plus riche en emplois et inclusive. Les réformes doivent porter essentiellement sur l’élimination des monopoles, la suppression des obstacles réglementaires et l’amélioration du climat des affaires.

Saluant les efforts que les autorités consentent pour accroître l’inclusion financière et tirer parti des technologies numériques, le FMI  souligne qu’il est important de renforcer la gouvernance et appellent à mettre en œuvre effectivement les dispositifs de lutte contre la corruption, contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Les administrateurs indiquent aussi que les dépenses liées à la pandémie de COVID-19 doivent être efficaces et transparentes.

 

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