Le gaspillage alimentaire représente jusqu’à 5% des dépenses alimentaires

Dans une récente étude réalisée par l’Institut National de la Consommation, Zoubir Rabah, directeur des études et de la recherche, souligne que les enquêtes menées à divers moments ont mis en lumière une constatation troublante : le gaspillage n’est pas limité au seul mois de Ramadan, mais persiste tout au long de l’année dans les habitudes des Tunisiens.

Les comportements d’achat impulsifs et les offres séduisantes sont identifiés comme des facteurs clés contribuant à ce phénomène. Rabah pointe du doigt le manque de planification des besoins lors des achats, notamment dans les grands espaces commerciaux où les consommateurs sont confrontés à une multitude d’offres alléchantes.
Il est révélateur de constater que moins de la moitié des Tunisiens utilisent une liste de courses lors de leurs séances de shopping, privilégiant souvent les réductions plutôt que le produit lui-même. Ce comportement, selon Rabah, peut conduire à des achats excédentaires ou à l’acquisition de produits non nécessaires.
Selon Rabah, l’impact du mois sacré du Ramadan sur le phénomène du gaspillage mérite une attention particulière. Le jeûne, qui est une pratique spirituelle et sociale profondément enracinée dans la culture tunisienne, peut souvent exacerber les tentations de consommation excessive. Pendant cette période, les repas de rupture du jeûne, ou iftars, sont souvent associés à une abondance de plats délicieux et variés, créant ainsi un environnement propice au gaspillage.
Les soirées de Ramadan sont souvent marquées par des festivités familiales et communautaires, où les tables sont généreusement garnies de mets succulents. Malheureusement, cette abondance peut conduire à une surconsommation et, par conséquent, à un gaspillage alimentaire accru. De plus, la préparation excessive de nourriture pour les iftars et les repas traditionnels du Ramadan peut également contribuer à ce gaspillage, car les familles sont souvent confrontées à la difficulté de gérer les restes.
Cependant, il est important de noter que le phénomène du gaspillage alimentaire n’est pas exclusif au Ramadan.
Selon les conclusions de l’étude de l’Institut National de la Consommation, le gaspillage alimentaire représente jusqu’à 5% des dépenses alimentaires annuelles des Tunisiens. Le pain domine la liste des produits les plus gaspillés, suivi par les produits céréaliers et leurs dérivés, puis les légumes, et en quatrième position les céréales, tandis que des produits tels que le lait et la viande arrivent en dernière position. Cette réalité souligne l’ampleur du défi auquel est confrontée la société tunisienne en matière de gestion des ressources alimentaires.
Pour faire face à cette problématique, des efforts de sensibilisation et d’éducation sont nécessaires tout au long de l’année, en mettant l’accent sur la planification des achats, la gestion des stocks alimentaires et l’utilisation responsable des ressources. En outre, des initiatives visant à promouvoir le partage des excédents alimentaires avec les personnes dans le besoin peuvent contribuer à atténuer le gaspillage tout en renforçant la solidarité au sein de la communauté.
Ceci pour dire que bien que le Ramadan puisse aggraver les tendances de gaspillage alimentaire, il est essentiel de reconnaître que ce problème persiste tout au long de l’année. Des mesures concertées et durables sont nécessaires pour relever ce défi et promouvoir une culture de consommation plus responsable et respectueuse des ressources.

M.BB

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