Par Ridha Lahmar
Le mode d’exploitation du fameux gisement de gaz de Naouara, appelé “Gaz du sud” est l’objet de polémiques, de meetings, de protestations et de revendications véhémentes de la part des populations de Tataouine qui réclament non seulement l’alimentation exclusive en gaz de leur région, mais également l’implantation de projets économiques générateurs de développement et d’emplois durables à alimenter par le gazoduc.
Le projet initial des autorités de tutelle consistait, après un traitement sur place, en une station à construire pour la séparation entre le gaz et le pétrole, l’acheminement du gaz dans un gazoduc de 350 km jusqu’à Gabès. Sur place, il sera exploité pour alimenter la centrale électrique de la STEG de Ghannouche et pour approvisionner un centre de remplissage de bouteilles de GPL.
Cependant l’agitation sociale a été tellement puissante que le gouvernement a décidé de modifier son projet initial, qui était cependant le plus logique, le plus économique et le plus rentable.
Le projet modulé finalement par les autorités pour satisfaire partiellement les populations de Tataouine coûtera beaucoup plus cher à la collectivité nationale.
Il s’agit d’un compromis à forte connotation socio-politique.
Le gazoduc qui reliera Gabès transportera 2 millions de m3 de gaz par jour alors que celui qui alimentera Tataouine sera d’une capacité de 600.000 m3/j. À Tataouine sera implantée une station de traitement de gaz pour alimenter les deux gouvernorats de Tataouine et Médenine en gaz naturel, outre la station de remplissage de bouteilles. Durant le chantier et pendant deux ans il sera créé 1.500 emplois tandis que l’emploi pérenne par la suite ne portera que sur 100 emplois à Tataouine.
La production quotidienne du gisement est de 700 barils de pétrole par jour et 2,7 millions de mètres cube de gaz.
La durée d’exploitation prévue pour ce gisement est de 20 ans, ce qui fait de cette découverte un projet rentable sur le plan économique et financier.
Le montant de l’investissement prévu suite aux études techniques et économiques est de 1.550 millions de dinars à répartir entre le sous-projet Gabès : 1.350 MD et 200 MD pour la partie Tataouine.
Seul le projet Gabès sera à partager 50%-50% entre l’ETAP (État tunisien) et OMV (Société autrichienne) qui a f découvert le gisement. Il faudrait maintenant que des projets industriels et économiques privés s’implantent à Tataouine pour créer des emplois.