L’interview accordée, mardi 02 juin, par Beji Caïd Essebsi à Al Wataniya 1, n’a pas manqué de susciter un large débat et des réactions mitigées de la classe politique nationale, partis politiques, organisations professionnelles et société civile. Tous ont exprimé diverses positions à propos de la proposition d’un gouvernement d’union nationale avec la participation de l’UTICA et l’UGTT.
Mongi Rahoui, député, considère que la proposition du Chef de l’Etat rejoint celle du Front dans le cadre de son plan de sauvetage allant jusqu’à dire que Beji Caïd Essebsi a quelque part donné raison à Hamma Hammami qui n’arrête pas de s’attaquer aux deux chefs de l’Exécutif et au président de l’ARP.
Le député n’a, toutefois, pas manqué de saluer l’initiative d’Essebsi qui a, selon lui, donné la preuve qu’il était conscient de la situation catastrophique dans laquelle se trouve le pays. « Le Front populaire se prononcera sur cette proposition d’un gouvernement d’union nationale, l’important est de trouver des solutions à cette crise », affirme-t-il.
Zoubeir Chehoudi, membre du Conseil de la Choura d’Ennahdha, pense, quant à lui, que le gouvernement actuel doit rester encore en place et qu’on devrait plutôt parler d’élargissement de la composition du gouvernement.
Walid Sfar, porte-parole du parti Afaq Tounes, a déclaré à Hakaek online que parler de la possibilité de changer le gouvernement, est en soi, un obstacle aux intérêts du pays et que la situation actuelle du pays ne le permet pas.
Le parti Initiative Nationale Démocratique, de son côté, a considéré que la proposition de Beji Caid Essebsi est une solution convenable pour dépasser la situation critique actuelle. Ainsi, chaque partie assumera ses responsabilités en vue de sauver le pays.
Al-Jomhouri, pour sa part, a applaudi cette annonce se disant prêt à y participer si on le lui demandait. C’est Issam Chebbi, porte-parole du parti, qui a fait cette déclaration en soulignant que le gouvernement de Habib Essid n’a jamais eu de vision ou de programme et c’est la raison de son échec.
Du côté de l’UGTT, Hassine Abassi a été, on ne peut plus clair, «l’UGTT ne participera pas à ce gouvernement pour préserver sa neutralité ». Wided Bouchemmaoui, quant à elle, ne ferme pas la porte laissant la décision à son bureau exécutif.
Dans une publication sur Facebook, Mondher Bedhiafi, chercheur en sociologie, pense que le président a reconnu implicitement l’échec du gouvernement actuel vis-à-vis des attentes des tunisiens. Il se demande d’autre part, s’il est possible de former un gouvernement sans la participation de ce qu’on appelle « les Islamistes Démocrates ».