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Gouvernorat après gouvernorat, les protestations populaires gagnent du terrain en Tunisie : Tataouine, l’origine de l’étincelle, Siliana, Le Kef, Kairouan, Zaghouan, ou encore Gafsa. Droit au développement et à l’emploi : telles sont les deux principales revendications des protestataires, qui, malgré les visites des délégations ministérielles sur les lieux, à l’instar de Tataouine, n’ont pas rengainé. Mardi 11 avril, les ouvriers de chantiers ont, quant à eux, brandi la menace d’une grève ouverte à partir du lundi 17 avril 2017 si rien n’est fait pour régulariser leur situation professionnelle.
Côté gouvernement, on estime que les revendications sont légitimes. « Des délégations ministérielles se déplaceront dans les gouvernorats concernés », a assuré Mohamed Trabelsi, ministre des Affaires Sociales, dans une déclaration au quotidien Le Maghreb. Néanmoins, cette déclaration de bonnes intentions semble être incapable de convaincre les manifestants. D’ailleurs, à Tataouine, ces derniers ont une fois encore procédé au blocage des routes dans le centre-ville, et ce depuis mercredi 12 avril. La circulation est à l’arrêt, hormis celle des véhicules de la protection civile, de l’armée, des sécuritaires ou des hôpitaux.
La situation s’embrase jour après jour. Huit mois après sa prise de fonction, le gouvernement d’union nationale fait sans doute face à l’une des plus rudes épreuves de sa mission. Cuisant est l’échec de ses dernières tentatives pour calmer les esprits et la fureur des citoyens qui estiment que les politiciens n’ont plus rien à leur donner, hormis les promesses. D’ailleurs, l’Exécutif en avait faites, notamment à Tataouine en début de semaine, mais sans succès.
La problématique à résoudre est extrêmement complexe : comment faire comprendre aux manifestants que l’État n’est pas tout-puissant, et quelles solutions seront proposées par ce dernier ?