Le chef du gouvernement, Kamel Maddouri, a présidé ce mercredi 5 mars 2025 une réunion ministérielle restreinte au palais du gouvernement à la Kasbah, consacrée à l’examen du programme futur pour la production, le transport et la transformation du phosphate en Tunisie. Cette réunion a également porté sur la situation actuelle du Groupe Chimique Tunisien (GCT) et sur son plan d’action pour la période 2025-2030.
À l’issue des discussions, le Conseil a approuvé plusieurs décisions stratégiques visant à relancer et moderniser ce secteur clé de l’économie tunisienne. Parmi les mesures phares figurent la validation du programme préliminaire pour la production, le transport et la transformation du phosphate pour la période 2025-2030, ainsi que la mise en place d’un mécanisme permanent pour assurer le suivi de sa mise en œuvre.
Un plan pour la production et la transformation du phosphate
Le programme adopté prévoit la création de plusieurs unités industrielles spécialisées dans la production de dérivés du phosphate. Une unité de production de mono-phosphate fin et de mono-phosphate de calcium granulé sera implantée à Skhira, avec une capacité annuelle de 250 000 tonnes. Une autre unité, également située à Skhira, sera dédiée à la production d’acide phosphorique purifié, avec une capacité de 60 000 tonnes par an. Enfin, une unité de purification de l’acide phosphorique du cadmium sera installée à Mdhilla, avec une capacité annuelle de 180 000 tonnes.
Par ailleurs, le gouvernement a décidé de soutenir le GCT dans le financement des composantes restantes du projet Mdhilla 2. Des unités modèles pour la production d’ammoniac vert à Gabès, d’acide phosphorique à Skhira et d’engrais phosphatés granulés à Mdhilla seront également mises en place.
Priorité à l’environnement et à la valorisation des ressources
Le programme accorde une attention particulière à la dimension environnementale. Des unités de valorisation des rejets de fluor seront installées dans les sites de production d’acide phosphorique à Gabès, Skhira et Mdhilla. De plus, des stations de traitement des rejets issus de ces unités seront construites pour améliorer la situation environnementale dans ces régions.
Le phosphogypse, jusqu’alors classé comme déchet dangereux, sera retiré de cette liste et reconnu comme une matière valorisable, utilisable dans divers domaines sous des conditions strictes. Enfin, le GCT bénéficiera d’une exonération de la TVA sur les intrants des engrais destinés au marché local, une mesure visant à soutenir la compétitivité du secteur.
Lors de son intervention, le chef du gouvernement a souligné le caractère stratégique du secteur du phosphate pour l’économie tunisienne. Il a appelé à une coordination accrue entre tous les acteurs du secteur, ainsi qu’à l’adoption de solutions innovantes pour augmenter la production et assurer sa durabilité.
Le chef du gouvernment a également insisté sur la nécessité d’investir dans les technologies modernes pour améliorer la productivité et explorer de nouveaux marchés à l’exportation. Il a rappelé l’importance d’adopter une approche globale intégrant les dimensions économiques, sociales et environnementales, afin de stimuler le développement dans les régions du bassin minier et à Gabès.
La ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie a présenté un exposé détaillant les objectifs du programme. Celui-ci prévoit une augmentation progressive de la production de phosphate pour atteindre environ 14 millions de tonnes par an d’ici 2030. Le programme inclut également la maîtrise des besoins logistiques, la gouvernance des ressources en eau et l’amélioration des conditions de travail dans les installations du bassin minier et à Gabès.
En ce qui concerne le GCT, le programme de travail pour la période 2025-2030 vise à porter le taux d’activité des usines à 80 % de leur capacité de conception d’ici 2028. Cette mesure s’inscrit dans le cadre des efforts visant à renforcer la performance du groupe, considéré comme l’un des piliers de l’économie nationale.