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Marwane Abassi, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie a estimé que le Fonds monétaire international demeure l’ultime recours pour l’économie tunisienne, critiquant les appels invitant à compter sur la BCT, et à ne pas emprunter à l’étranger.
Répondant aux questions des élus à l’occasion d’une séance plénière tenue ce vendredi à l’assemblée des représentants du peuple, Abassi a lancé un cri d’alarme pour inviter les trois présidences ainsi que les députés afin d’observer une trêve politique et économique, tout en faisant oeuvre d’une plus grande solidarité économique permettant de dépasser la grave crise actuelle.
* »Une crise encore plus aigue qu’en 1962″
« Aujourd’hui, la crise est encore plus aigue que celle que la Tunisie avait affrontée en 1962, a-t-il observé. Alors que nous escomptions en 2020 une croissance du PIB réel de l’ordre de 3%, celui-ci a régressé de 9%. Nous devons à la vérité de reconnaitre que la pandémie de la Covid-19 aura sans doute accentué la crise. Il y a eu un repli tout à la fois de la production, de l’exportation et de la consommation, soit les trois piliers de la croissance. Les liquidités se sont du coup contractées, ce qui nous a poussés à contracter des crédits. Malgré tout, il y a eu des signaux positifs tel que le recul de l’inflation à hauteur de 5% en 2020. Il ne faut pas non plus perdre de vue que le secteur touristique s’est replié de 70%, essentiellement en raison de la pandémie mondiale du coronavirus. Conséquence inéluctable: la raréfaction des devises », analyse le patron de la « Banque des banques ».
« Depuis le mois de juin 2019, aucune mesure claire et pertinente de nature à sauver l’économie tunisienne n’a été prise. Ni encore moins une réforme capable de remettre notre pays sur la voie de la croissance. Toutefois, le sauvetage de notre économie est toujours possible à condition qu’il y ait la volonté », conclut le gouverneur de la BCT.
H.A.