Plus que deux journées avant le début de la grève générale des chauffeurs de taxis individuels, prévue pour le lundi 9 octobre 2017. Le mouvement, rappelons-le, a été décrété par les membres du bureau exécutif et ceux du bureau régional de l’Union tunisienne des taxis individuels dans un communiqué paru vendredi 29 septembre dernier. Tout le Grand Tunis devrait être touché par la grève, décidée pour dénoncer la mort d’un chauffeur de taxi individuel violemment agressé sur l’avenue Jean-Jaurès de Tunis le 27 septembre dernier. L’homme a succombé à ses blessures après avoir été braqué.
Opposition de l’UTICA
Si la grève a obtenu l’accord de plusieurs professionnels du métier, la Chambre Nationale des chauffeurs de Taxis, relevant de l’UTICA, ne la cautionne pas, selon son trésorier Adel Arfa, qui s’est exprimé sur Réalités Online ce samedi 7 octobre 2017. Il est également le président de la chambre régionale des chauffeurs de taxis à Sousse relevant de l’organisation patronale. « L’UTICA n’est pas d’accord avec la grève du lundi. C’est l’Union tunisienne des taxis individuels qui a pris la décision. C’est conformément au principe du pluralisme syndical. Que chacun fasse grève comme bon lui semble », affirme-t-il, ironique. Revenant sur la mort du chauffeur de taxi de l’avenue Jean-Jaurès, Adel Arfa assure, citant un rapport du ministère de l’Intérieur, qu’il s’est éteint suite à un arrêt cardiaque et non pas directement suite au braquage.
« Il ne sera pas le premier ou le dernier chauffeur à se faire agresser. Il ne faut pas faire du commerce avec les chauffeurs qui meurent », regrette-t-il, soulignant que la Chambre Nationale des Taxis individuels relevant de l’UTICA constitue le seul interlocuteur officiel avec l’autorité de tutelle. « Ceux qui ont décrété la grève doivent à présent l’assumer », dit-il. L’Union Tunisienne des taxis, poursuit-il, a été créée sur la base de la loi régissant les associations. Elle ne relève d’aucune structure syndicale. Plus encore : il affirme que le président de l’Union en question était un ancien membre de l’UTICA, qui a vu ses activités gelées en raison de ses dépassements. « Il a alors décidé de créer sa propre union avec quelques bandits », déclare encore Adel Arfa.