Avant d’approcher l’endroit canardé, les soldats israéliens envoient le mini-drone inspecter. Avec des grenades collées au corps, Sinouar était prêt à la mort. Ni repéré, ni ciblé, il fut tué, par hasard, lors d’un ratissage routinier.
Il connaît l’hébreu, langue et culture, sans ignorer les recoins les plus secrets de son territoire usurpé. Rien ne le protégeait, ni otages allégués par les propagandistes forcenés, ni tunnel allongé, ni combattants rapprochés. Ainsi exposé à l’adversité, il tombe, soudain, les armes à la main.
Son départ, inopiné, ne cesse d’intriguer pour les raisons évoquées. Toutefois, les génocidaires ont beau festoyer, ils n’ont peut-être pas de quoi tant pavoiser.
Avec la prison israélienne ou celle de la CPI à ses trousses et l’ennemi toujours devant lui, Netanyahu accélère sa fuite en avant par les incursions au Liban. Il demande à la FINUL d’évacuer ses positions. “Lève-toi que je m’y mette !”
Or, la force d’interposition n’obéit guère aux injonctions énoncées par n’importe quel troublion. Elle obéit au point de vue de l’ONU. Le 14 octobre, David Pujadas, animateur au parti pris assez tenace, reproche à la FINUL d’avoir failli à sa mission bien définie. Elle s’abstint de réagir contre le tunnel de Hezbollah, « visible à l’œil nu », tout près de là. Or, vu ses attributions onusiennes, la force d’interposition n’est pas là pour ça. Dès lors, l’élucubration poujadiste, nimbée de mauvaise foi, terroriste, brouille les pistes et applique la procédure des sophistes. Elle induit en erreur sous les oripeaux du juste propos. De cette manière délibèrent les complices et parrains des génocidaires. Ainsi prospère le faux-semblant brandi par le couple Biden-Macron.
Ces deux larrons agitent le fanion d’un cessez-le-feu à l’heure où l’armée israélienne perpétue son affaire sanguinaire.
Macron, défenseur insignifiant du Liban, excelle dans l’art d’expliciter sa duplicité. Après sa communication téléphonique avec Netanyahu, il voyage au pays du Cèdre pour demander, à Mikati, la cessation des tirs à partir du Liban. Or, il sait fort bien à quel point sa démarche ne vaut rien. Ici, le Hezbollah détient les rouages de l’autorité. Mais le président français, soutien de l’expansionnisme israélien, ne saurait condescendre à dialoguer avec les « terroristes » sans démériter. Pendant ce temps, pour conférer des ailes au « grand Israël », Netanyahu redouble d’ardeur et cherche à usurper, encore, le plus possible de terre. L’ONU dénonce la chasse aux fermiers palestiniens par les colons. Les agriculteurs cisjordaniens subissent « la plus dangereuse saison de cueillette des olives de tous les temps ». Cependant, le Hezbollah, même affaibli, contre-attaque l’ennemi et parvient à bombarder l’adversité. Naïm Qassem, serein, déclare : « Comme l’ennemi israélien bombarde tout le Liban, nous avons le droit, en position de défense, d’attaquer partout dans l’entité ennemie, dans le Centre, le Nord et le Sud ».
La pondération de Naïm Qassem, le successeur de Nasrallah, illustre à quel point la politique de la décapitation ne mène à rien. La “Main rouge” assassine Farhat Hached et Habib Achour poursuit de manière aussi radicale la lutte anticoloniale. De même, à Tel Aviv, le cerbère et son cabinet de vipères croient pouvoir égorger l’idée. Pourtant, drones et roquettes verbales ne cessent d’assiéger le sinistre chacal.
Antonio Guterres qualifie les attaques dirigées contre les Casques bleus de « crimes de guerre ». Blinken proteste contre la famine palestinienne et légitime l’aide américaine accordée à la criminalité israélienne.
L’axe de la résistance n’est pas dupe de ce fallacieux double jeu. Le ministre iranien des Affaires étrangères l’énonce fort bien : « Il n’y a plus matière aux pourparlers indirects avec Washington ».
C’est le début de la sagesse pour l’Iran, la Corée du Nord, la Russie, le Yemen, l’Irak ou la Chine. Comment perpétuer des pourparlers avec le superviseur d’une mondialisation pipée ? L’Occident minorise l’Orient et continue à le stigmatiser depuis bien avant la colonisation.
Le Hezbollah réagit et inflige des pertes à l’ennemi. Parti du Liban, un drone vise l’habitation de Netanyahu « le roi des cons », selon Brassens dans l’une de ses chansons.
« Les alliés de l’Iran qui ont tenté de m’assassiner moi et ma femme aujourd’hui, ont fait une regrettable erreur. Ils paieront le prix fort », dit le tueur en série. Soit ! Mais l’assassinat de milliers n’a pas l’air de l’avoir autant scandalisé.
Une fois prêt à répliquer, Poutine disait : « Maintenant, ils vont nous écouter ».
Max Sterner écrit : « Je ne suis plus un gueux mais j’en fus un » pour ces gredins d’Israéliens. Affamer une population pour venir à bout de résistants exhibe la cynique dérive des punitions collectives.
Seuls des sadiques sans foi ni loi transforment un pays tout entier en camp de concentration où disparaît le moindre espace de vie privée.
Bezalel Smotrich disait : « Laisser mourir de faim la population de Gaza est justifié et moral pour faire libérer les otages ».
Présomptueux, Netanyahu proclame, le 17 octobre : « Déposez les armes et vous aurez la vie sauve ». Avec le départ de Sinouar, le bourreau de Tel Aviv s’est mis à chanter quand les trois-quarts de l’humanité aspirent à le voir déchanter. Sinouar, l’ennemi n°1 du colonialisme israélien, est l’ami n°1 du combat palestinien.
Sinouar tombe, les armes à la main, au hasard d’un endroit et Guevara, interviewé, répondait : « Qu’importe où la mort me surprendra ».