Le hit-parade des gaffes des deux candidats à la présidentielle

«Safirat», «ce n’est qu’une femme», «le Taghout», «des extrémistes et des salafistes jihadistes»… Durant ou en dehors de la campagne électorale, les déclarations des deux candidats au second tour du premier scrutin présidentiel libre, Moncef Marzouki et Beji Caïd Essebsi ne font pas que des heureux. Retour sur les déclarations les plus critiquées.

Scrutin présidentiel

Au lendemain de l’annonce des résultats du premier tour de l’élection présidentielle, Beji Caïd Essebsi, en tête, s’est pris à l’électorat de son concurrent direct Moncef Marzouki. «Il faut savoir que ceux qui ont voté pour Monsieur Marzouki sont les islamistes… c’est-à-dire les cadres d’Ennahdha… Nous avons aussi avec lui des salafistes jihadistes…» a-t-il déclaré sur les ondes de Radio Monte Carlo (RMC). Une manifestation d’indignation s’est, ensuite, déclenchée à Médenine.

Le président sortant et candidat à sa propre succession, Moncef Marzouki s’est distingué, dès sa campagne électorale, en accusant Beji Caïd Essebsi de représenter le retour de l’ancien régime et de ses méthodes dictatoriales. «Les terroristes sont idiots. Ce sont des fils de pauvres qui tuent des fils de pauvres en prétextant que ce sont des ‘taghout’. Les seuls ‘taghout’ sont ceux de l’ancien régime » a-t-il rappelé à maintes reprises. Le terme « taghout », employé généralement, par les extrémistes religieux afin de désigner les forces de l’ordre «ennemis de l’Islam» selon eux.

Les femmes

Pour son discours d’investiture à l’Assemblée nationale constituante, le président provisoire Moncef Marzouki avait évoqué la Femme et ce que l’Etat devait lui garantir. «Nous sommes appelés à protéger les femmes portant le Niqab, les femmes en hijab et les safirate». Le terme «safirate», désignant en arabe littéraire les femmes non voilées, mais considéré comme « synonyme de femmes irréligieuses, impudiques, mal élevées », a suscité une vague de mécontentement dans les médias et les réseaux sociaux.

Pour sa part, Beji Caïd Essebsi, en réponse à une déclaration de la vice-présidente de l’Assemblée Nationale Constituante Mehrzeya Laâbidi indiquant que « le gouvernement d’Essebsi a été complaisant avec Ansar Al Charia tandis que celui de Larayedh y a mis un terme », a répondu de la sorte. « Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise? C’est une femme », s’est-il expliqué.

Ces déclarations ont été qualifiées de misogynes, y compris par des sympathisants de Nida Tounes, et les réactions ont été nombreuses.

Politique étrangère

Alors que le président provisoire, Moncef Marzouki avait appelé les autorités égyptiennes, lors de la 68 ème session de l’Assemblée générale des Nations Unis, à libérer l’ancien président Morsi. Béji Caïd Essebsi est intervenu, sur une chaîne égyptienne, pour expliquer les propos de Marzouki précisant que ce dernier est, à la base, un militant des Droits de l’Homme. «Moncef Marzouki est un président provisoire et ses prérogatives sont limitées. Sans oublier que sa déclaration ne reflète qu’un avis personnel» a-t-il ajouté.

Le prestige de l’Etat

L’ancien Premier ministre de la période de transition, Béji Caïd Essebsi a beau avoir axé sa campagne sur « le prestige de l’Etat », mais quand il s’agit de déclaration, rien n’est acquis. «Tu n’as pas honte ? Comment oses-tu me couper alors que je suis en train de réciter du coran ? Va te faire voir !» a-t-il ainsi lancé à un journaliste qui l’a interrompu, «alors ce chef du gouvernement, vous l’avez désigné?», lorsque BCE reprenait un verset du saint coran.

Quant au président de la République sortant, Moncef Marzouki a brillé par des déclarations contradictoires. «Ne faites pas confiance un l’Etat, soyez contre l’Etat, l’Etat peut tomber dans des mains indignes de confiance» a-t-il annoncé lors de son allocution à l’ouverture de la journée nationale contre la torture. Deux jours après, pour inciter les tunisiens à participer à l’emprunt national, le président provisoire fait volte-face : «c’est fini la période où l’Etat était corrompu, maintenant l’Etat Tunisien est un Etat patriotique, Il vous appartient. Tous les citoyens sont amenés à aider l’Etat en cette période critique» a-t-il clarifié.

Outre, leurs déclarations divergentes, les deux candidats au second tour du scrutin présidentiel n’en finissent pas de briller. Lors d’une interview accordée à la chaîne qatarie Al Jazeera, le président provisoire Moncef Marzouki avait menacé ses opposants politiques, en cas de tentative de renversement du pouvoir en place, que des «échafauds de pendaison» pourraient leur être dressés. Beji Caïd Essebsi, à l’époque où il était premier ministre, avait comparé des policiers à des singes. «Il y a des policiers intègres. Je sais que 97% d’entre eux sont de bonnes personnes et qu’il y a trois ou quatre singes qui gâchent le processus», avait-il affirmé.

H.M

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