Le journaliste de radio Jawhara FM, Zouheir El Jiss a demandé au parquet de le protéger jusqu’à la fin de l’enquête sur la mort du capitaine de la garde nationale Mohsen Adili dont le corps a été retrouvé dimanche soir pendu à son domicile à Bir Bouregba (gouvernorat de Nabeul).
El Jiss, qui a rendu publique une conversation qu’il a eue avec le capitaine décédé, a déclaré lundi 17 janvier à l’émission « Minnek Nesmaâ« , sur Diwan FM: « Je suis en danger, mais je ne me suiciderai pas », tenant les présidences de la République et du gouvernement pour responsables de sa sécurité physique et celle de sa famille.
« Si jamais ils vous disent que je me suis suicidé, ne les croyez pas, car ils m’auront tué », a-t-il ajouté.
Le journaliste a par ailleurs révélé avoir reçu une communication du mouvement Ennahdha qui réclamait un droit de réponse après ses déclarations, ajoutant: « Ennahdha a annoncé son intention de me poursuivre pour avoir mêlé Noureddine Bhiri dans la mort du capitaine de la Garde nationale« .
« J’ai pleinement confiance dans la justice. D’ailleurs, je n’ai accusé personne« , conclut Zouheir El Jiss ce lundi.
* »Le défunt convoqué pour témoigner dans l’affaire d’attribution illégale de licences à des morts et à des terroristes »
Zouheir El Jiss a déclaré lundi matin dans l’émission « Sbah El Ward », sur Jawhara FM qu’il avait demandé depuis le 4 janvier dans un post sur son compte personnel facebook d’assurer la sécurité du capitaine Mohsen Adili qui a révélé le dossier des licences de taxi et l’implication présumée du vice-président du mouvement Ennahdha, Noureddine Bhiri dans ce dossier.
« J’étais resté en contact direct avec le défunt depuis la décision de placer Noureddine Bhiri en résidence surveillée, assure le journaliste. Le capitaine retrouvé mort dimanche soir m’avait assuré à plusieurs reprises qu’il faisait l’objet de graves menaces de mort au point qu’il a découvert que les freins de sa voiture ont été sabotés dans le dessein de provoquer sa mort, et tenter ainsi de faire croire qu’il avait eu un accident.«
Zouheir El Jiss a ajouté que « le défunt était en possession de données très graves, une convocation lui ayant été adressée par les autorités de sécurité pour témoigner dans l’affaire d’attribution illégale de licences à des morts et à des terroristes. A plusieurs reprises, il me confiait: « Oh Zouheir, ils vont me tuer ! Il est impossible qu’ils me laissent vivant ».
Le journaliste de Radio Jawhara FM a par ailleurs souligné que le défunt se déplaçait avec des documents dangereux à bord de sa voiture, et qu’il a fourni à certains de ses proches des copies de ces documents pour les présenter en cas de malheur lui arrivant.
El Jiss a demandé à ces proches de fournir aux autorités judiciaires les documents en leur possession, tout en s’engageant à publier toutes les conversations qu’il a eues avec le capitaine Mohsen Adili, et ce après avoir supprimé certaines données personnelles.
Le journaliste de la radio privée Jawhara FM a pressé le parquet d’ouvrir une enquête sur les circonstances de la mort de Adili, se disant prêt à témoigner si on lui en faisait la demande.
« Beaucoup d’agents des forces de sécurité font face aujourd’hui dans divers gouvernorats à de graves menaces de liquidation par « l’appareil secret », conclut-il.
H.A.