Ekrem İmamoğlu, maire d’Istanbul et l’un des principaux opposants au président turc Recep Tayyip Erdoğan, a été placé en détention ce dimanche 23 mars sur ordre d’un juge. Cette décision fait suite à son arrestation plus tôt dans la semaine dans le cadre d’une enquête pour corruption. İmamoğlu est également poursuivi pour des accusations liées au terrorisme, des charges souvent perçues comme politiquement motivées dans un contexte de tensions croissantes entre l’opposition et le pouvoir en place.
Ekrem İmamoğlu, membre du Parti républicain du peuple (CHP), est devenu une figure emblématique de la résistance à Recep Tayyip Erdoğan après sa victoire retentissante aux élections municipales d’Istanbul en 2019. Sa réélection en 2023 a renforcé son statut de rival politique de poids, capable de remporter des bastions traditionnels du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir
Les accusations de corruption et de terrorisme portées contre İmamoğlu sont perçues par ses partisans et de nombreux observateurs internationaux comme une tentative de saper son influence et de réduire au silence l’opposition. Ces poursuites surviennent dans un climat politique tendu, où les critiques du gouvernement sont souvent criminalisées.
L’arrestation et l’incarcération d’İmamoğlu ont provoqué des vagues de protestations à Istanbul et dans d’autres villes turques. Ses partisans dénoncent une manœuvre politique destinée à éliminer un adversaire gênant avant les prochaines échéances électorales.
Sur la scène internationale, cette affaire soulève des inquiétudes quant à l’état de la démocratie et de l’État de droit en Turquie. Les organisations de défense des droits de l’homme appellent à une enquête impartiale et à la libération d’İmamoğlu, estimant que ces accusations pourraient être utilisées à des fins politiques.
Cette affaire pourrait avoir des répercussions majeures sur le paysage politique turc. Si İmamoğlu est effectivement écarté de la scène politique, cela pourrait affaiblir l’opposition et renforcer la mainmise de l’AKP sur le pouvoir. Cependant, cela pourrait aussi galvaniser ses partisans et alimenter un mouvement de résistance plus large contre le gouvernement d’Erdoğan.
(Réalités Online avec agences)