Le marché de l’immobilier tunisien fonctionne au ralenti

Par Anis Gharbi*

L’impact économique de la crise sanitaire liée au Covid-19 prend de l’ampleur pour toucher tous les métiers sans exception, notamment l’immobilier et la construction.

Un marché qui fonctionne au ralenti…
L’année 2021 qui devait être celle de la relance et du décollage pour l’immobilier semble démarrer timidement avec des performances qui demeurent en deçà, annonçant une reprise lente et difficile.
Avec l’arrivée du mois de Ramadan, le volume des transactions immobilières semble avoir été freiné dans un secteur déjà en berne depuis quelques années en raison de l’augmentation du prix des matières premières.
D’autant que l’Etat a arrêté ses subventions. En outre, la pression fiscale imposée sur les professionnels de l’immobilier, tout comme sur les acheteurs, ne participe pas à favoriser la reprise du secteur.
Les Tunisiens ont de plus en plus de difficultés à acquérir un bien immobilier, les prix ne cessant d’augmenter et le pouvoir d’achat étant toujours en baisse. Pour le coût d’emprunt, par exemple, il est ainsi question d’un TMM de 6.25% (avril 2021). Sans oublier la récente TVA de 13% sur les logements neufs ; l’on évoque même une augmentation supplémentaire de 13% à 19% à l’horizon 2024

…dans un contexte incertain
Le contexte toujours incertain (confinement général, prolongation du couvre-feu…) ne favorise pas la reprise.
Par ailleurs, selon le Guide Mubawab de l’Immobilier, la hausse des prix des appartements se maintient dans la plupart des grandes villes.
Néanmoins, malgré le confinement, le couvre-feu et les restrictions sanitaires, le marché immobilier fait preuve d’une certaine résilience avec un rebond post-confinement, et une demande pour les biens immobiliers avec espaces extérieurs qui n’a eu de cesse de se confirmer. En parallèle, une croissance de 4% entre le premier et le deuxième trimestre de la même année a été observée, selon le Tensiomètre Locatif de Mubawab.
Aussi, il nous est permis de rester optimistes si l’on considère que la pierre a fait ses preuves en matière de résistance en 2020 et continuera à le faire en 2021, grâce à un déséquilibre entre l’offre et la demande, la diminution des taux directeurs de 7.75% en 2019 à 6.25% en 2020, mais aussi la numérisation des services offerts par les professionnels de l’immobilier qui proposent désormais pléthore de services à distance à l’instar de la visite virtuelle et la remise d’offres en ligne.
Cependant, le marché immobilier, comme tout secteur, reste pleinement tributaire de l’évolution de la crise sanitaire pour un éventuel retour à la normale et une potentielle reprise.

*Country Manager de Mubawab Tunisie

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