Le bâtonnier des avocats, Ameur Meherzi, s’est adressé, lors d’une conférence de presse, vendredi 21 octobre 2016, aux journalistes leur reprochant d’avoir accusé les avocats de mauvais payeurs d’impôts. Il leur a demandé de bien comprendre le sujet de la fiscalité des avocats avant de suivre certaines interprétations, faites, selon lui, dans des réunions closes ou sur certaines pages « jaunes ». Meherzi a démenti ce qui a été dit et écrit dans les médias indiquant que, s’il existe des avocats qui ne payent pas leurs impôts, c’est à l’Etat de prendre ses mesures.
Dans ce qu’a dit le bâtonnier, il y a des termes qui interpellent et méritent explication au cas où du côté de certains avocats on ne connaît pas la nature du travail journalistique.
« Certaines interprétations », « pages jaunes », » bien comprendre le sujet de la fiscalité des avocats »…
Le Bâtonnier aurait dû expliciter davantage son idée en parlant d’interprétation, car l’Ordre des avocats n’est pas la seule partie concernée par cette question. Il y a les autorités fiscales et même le citoyen lambda qui a un avis sur la question et à qui il faut donner la parole. On ne peut être taxé de mauvaise interprétation uniquement parce qu’on n’a pas épousé la position des avocats mécontents, la journée de la colère a montré qu’une large frange silencieuse ne partageait pas cette attitude.
S’agissant de bien comprendre le sujet de la fiscalité des avocats, le Bâtonnier doit avoir oublié qu’il n’y a pas de fiscalité propre à chaque corps de métier, comme il n’y a pas de fiscalité pour les riches et une autre pour les pauvres et que même si elle existait, elle à bannir, par lui en premier.
Un fait qui ne peut passer inaperçu, la reconnaissance implicite, par le Bâtonnier, que certains avocats ne payent pas leurs impôts mais que c’est à l’Etat de prendre les mesures qui s’imposent.
L’ONAT, est l’instance qui rassemble toute la famille de l’avocatie et rien que pour cela il est de sa responsabilité d’obliger ses membres à être en règle avec l’Etat et de donner le meilleur exemple en matière de fiscalité. Et si besoin est de sanctionner les défaillants. Très nombreux sont ceux qui ne payent presque pas d’impôts.
Qualifier, par ailleurs, les supports médiatiques qui n’ont pas pris parti pour les avocats de pages jaunes, que l’on sache, une bonne fois pour toute, que l’information est sacrée et ne doit souffrir aucun maquillage sauf pour ceux que certains avocats défendent et que les journalistes professionnels combattent pour assainir leur profession des intrus.
Ce sont ces mêmes journalistes, monsieur le Bâtonnier, qui ont eu la charge de couvrir votre journée de colère et de rapporter vos propos lors de cette conférence de presse, sans parti pris aucun, que vous avez accusé d’appartenir à des pages jaunes.
Inscrivons cela sur le coup de la colère. Les journalistes continueront leur mission sur le chemin de la liberté… de la vérité.
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