L’accident d’El Fahs entre le train et le camion poids-lourds a fait couler beaucoup d’encre. Qu’est ce qui s’est passé ? Qui est fautif ? Quelles sont les décisions à prendre ?
18 victimes, 76 blessés… Voici le bilan de la collision tragique d’hier matin, mardi 16 juin, dans la région d’El Fahs à Zaghouan. Un train a percuté un camion qui prenait un raccourci illégal. Le chauffeur du camion n’a pas pu freiner au niveau d’un point d’intersection et a sauté avant que le train ne le percute. Le résultat est ensanglanté, mais à qui la faute ?
Des passages à niveau non protégés
Walid Mejri, le deuxième conducteur du train, a assuré qu’il ne s’agit pas du premier accident mortel sur la ligne 6 affirmant qu’en dépit du danger que présentent certains points d’intersection et passages à niveau, les autorités n’ont pas cherché à les protéger par des barrières et par des signaux lumineux. Il a souligné qu’il n ya même pas de garde muni de drapeau rouge pour organiser la circulation.
Des portes ouvertes dans les trains
Les portes ouvertes des trains… Un autre scénario. Cet incident a mis le point sur le problème des portes des trains qui restent ouvertes après le départ et tout au long du trajet. A cause du manque d’entretien et de maintenance, beaucoup de trains démarrent portes ouvertes, d’où le risque d’éjection de personnes lors d’un frein brusque ou d’une collision. Les chauffeurs et les contrôleurs du train ont rapporté à Assabah que malgré leur réclamation d’une meilleure maintenance l’administration a toujours négligé ce sujet.
Démission du ministre ?
Est-il responsable? Dans plusieurs pays, quand le ministre du transport fait face à un tel événement tragique, il reconnait sa faute et démissionne. Mais est ce que nous pourrons un jour voir de telles initiatives en Tunisie ? Le ministre du transport Mahmoud Ben Romdhan a reconnu, dans une interview publiée le jour de l’accident, que la SNCFT rencontre une crise structurelle à cause de la politique des gouvernements précédents. Pourquoi ne pas avoir traité cette « crise structurelle » ? Pourquoi attendre un accident mortel, tragique où 18 Tunisiens ont péri pour essayer de trouver une solution aux problèmes de la SNCFT ? Les grèves de cette société se sont multipliées et ont bloqué la circulation des trains à travers tout le territoire tunisien pour le déversement des primes, pourquoi ne pas avoir organisé une grève pour l’entretien de vos trains Messieurs ? Pourquoi attendre que des innocents meurent en allant au travail pour ouvrir un débat et trouver des réponses aux questions bloquées depuis « les gouvernements précédents » ?
Les Tunisiens veulent des réponses.