Le ministre français des Affaires Étrangères en visite en Tunisie.

Jean-Marc Ayrault, le nouveau ministre des Affaires Étrangères françaises arrive aujourd’hui en Tunisie.

Au cours de cette visite de deux jours, le chef de la diplomatie française assistera à un hommage aux victimes de l’attaque du musée du Bardo et,selon le Quai d’Orsay, « portera aux Tunisiens un message de solidarité ». Il est vraiment triste que la Tunisie, en pleine crise touristique, tienne à commémorer un acte qui est repris en chœur par tous les médias européens et qui perpétue ainsi la fuite des touristes.

Selon une source diplomatique, M. Ayrault rencontrera le président tunisien Beji Caid Essebsi, le Premier ministre Habib Essid et son homologue Khemaies Jhinaoui pour évoquer la coopération entre les deux pays et l’aspect sécuritaire. « La question de la sécurité par rapport à la Libye va être un des gros sujets évoqués dans le cadre de la lutte anti-terrorisme », explique-t-on de même source. Prélude à l’attaque tant attendue de la Libye? La France, qui traîne à ce propos la gigantesque casserole de Nicolas Sarkozy s’y prendra à deux fois avant de retomber dans le même piège.

Mais la visite de M. Jean-Marc Ayrault comporte au moins un volet confidentiel, celui de la position à adopter par la Tunisie quand à la question syrienne.  La Tunisie, diplomatiquement riche de son unique titre de « seule démocratie du Monde arabe » a une voix importante si elle n’est prépondérante, mais, sur le dossier syrien, la Tunisie a déjà calqué sa position sur les monarchies du Golfe, occultant ainsi leur rôle dans le financement de la guerre de Syrie et donc, implicitement, du jihadisme qui a tant frappé notre pays. Etrangement, dans la diplomatie tunisienne, « les amis de nos ennemis sont quand-même nos amis ».
Tout le monde sait que la diplomatie est la continuité, à l’étranger, des intérêts nationaux. Dans ce cas, la question se pose avec une acuité particulière puisque nos intérêts nationaux consistent d’abord à assurer la sécurité du pays et donc à éviter tous les sponsors du terrorisme. La France vit à peu prés le même dilemme, associée aux wahabites, elle a vu les pires actes terroristes frapper son territoire.
La France et la Tunisie, en matière de diplomatie, ont des « âmes sœurs », mais si la France arrive à exporter ses armes, la Tunisie, pour le moment, continue à exporter surtout des jihadistes.

 

 

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