La junte au pouvoir au Niger depuis le coup d’État la semaine dernière a pris une décision qui bouleverse complètement la lutte contre les groupes insurgés dans la région du Sahel. En annonçant la révocation de divers accords de coopération militaire avec la France, la Junte signe la fin de la présence de 1.000 à 1.500 soldats français qui participaient à la lutte contre les groupes liés à Al-Qaïda et à l’État islamique en Afrique de l’Ouest.
Ambassadeurs écartés, tensions exacerbées
Le colonel Amadou Abdramane, porte-parole des putschistes, a également annoncé la fin des fonctions des ambassadeurs du Niger en France, aux États-Unis, au Nigeria et au Togo, tout en soulignant que toute agression contre l’État nigérien entraînerait une réponse immédiate et sans avertissement.
Les médias étrangers censurés
La décision a suscité des vives réactions. Des manifestations appelant au départ des soldats français ont eu lieu, évoquant les 63 ans d’indépendance du pays vis-à-vis de la France. Les nouvelles autorités militaires ont même coupé les signaux des médias France 24 et RFI dans tout le pays, ce qui a été jugé « inacceptable » par l’Union européenne.
La délégation de la CEDEAO quitte Niamey sans rencontrer les dirigeants de la junte
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a tenté de trouver une solution à la crise au Niger en envoyant une délégation à Niamey, mais elle est repartie sans rencontrer ni le chef de la junte, le général Abdourahamane Tiani, ni le président renversé Mohamed Bazoum.
Les soldats mutinés du Niger font face à une date limite fixée par la CEDEAO pour résoudre cette crise. La décision de la junte nigérienne de révoquer les accords de coopération militaire avec la France et de mettre fin aux fonctions des ambassadeurs du pays à l’étranger risque de redessiner le paysage de la lutte contre l’insurrection dans la région. Les conséquences de cette décision auront probablement des effets majeurs sur la sécurité et la stabilité de la région du Sahel.