Le niveau de la mer pourrait monter de presque un mètre d’ici 2100 Les satellites altimétriques sont un bon moyen de mesurer précisément la hausse du niveau des mers due au changement climatique. En orbite, ils sont témoins des plus subtils changements et peuvent les relever avec une précision millimétrique. Le Cnes (Centre national d’études spatiales) nous en dit plus au cours de cette vidéo.
L’élévation du niveau de la mer due au réchauffement climatique s’annonce catastrophique pour un certain nombre de populations côtières. Plus encore qu’on le pensait, avertissent aujourd’hui des chercheurs. Car, en parallèle, les activités humaines provoquent un affaissement des côtes.
En moyenne, ces vingt dernières années, le niveau de la mer est monté de 2,6 millimètres par an. Mais, sur les côtes, il est monté beaucoup plus vite, montrent des chercheurs de l’université d’East Anglia (Royaume-Uni). De 7,8 à 9,9 millimètres en moyenne chaque année. Comment expliquer ce phénomène qui peut sembler étrange ?
Rappelons que le niveau de la mer s’élève sous l’effet du réchauffement climatique anthropique. La hausse des températures mondiales est d’abord responsable d’une dilatation de l’eau, puis de la fonte des glaces. S’ajoute à cela le fait qu’en certains endroits, les terres, de leur côté, ont tendance à s’affaisser. Là encore, entraînées par les activités humaines : pompage des eaux souterraines, extraction de pétrole et de gaz, exploitation minière, etc.
*Prendre en compte l’affaissement des terres
Selon les chercheurs, 58 % de la population côtière mondiale vit dans des régions où la terre s’affaisse. Des régions dans lesquelles les effets de l’élévation du niveau de la mer sont donc beaucoup plus marqués que ceux prévus par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Et la question de l’affaissement des terres apparait aujourd’hui centrale en matière d’adaptation au réchauffement climatique.
Au cours du 20e siècle, déjà, la ville de Tokyo (Japon) a connu un affaissement net de 4 mètres. Qu’elle a toutefois réussi à réduire considérablement en limitant les extractions d’eau. Les villes de Shanghai (Chine), Bangkok (Thaïlande), la Nouvelle-Orléans (États-Unis) ou Jakarta (Indonésie) se sont, quant à elles, affaissées de 2 à 3 mètres. Le déménagement de la capitale de l’Indonésie vers l’île de Bornéo est d’ailleurs justifié par le fait que Jakarta semble littéralement sur le point… de couler !
*Les mers vont monter plus vite que prévu
Fonte des glaces continentales. Dilatation thermique. Le réchauffement climatique fait monter le niveau des mers. Mais jusqu’à où ira-t-il ? Des chercheurs suggèrent aujourd’hui que les modèles sont trop optimistes. Les mers vont monter plus et plus vite qu’ils ne l’indiquent.
Avec le réchauffement climatique, le niveau de la mer est amené à monter. Les observations au sol et les données satellites le confirment. En un siècle, le niveau moyen de la mer a augmenté de plus de 20 centimètres. À un rythme de plus 3,2 millimètres par an entre 1993 et 2011. Un rythme qui va croissant.
Et lorsque l’on parle de rythme croissant, nous ne croyons pas si bien dire. Car des chercheurs de l’Institut Niels Bohr (Danemark) sont parvenus à quantifier à quelle vitesse la mer réagira au changement climatique. Leur conclusion : les prévisions apparaissent trop prudentes et le niveau de la mer est amené à monter plus et plus vite que les scientifiques ne le pensaient.
*Des modèles pas suffisamment sensibles
Selon les chercheurs, l’image qui a été forgée de la façon dont la mer réagit aux augmentations de température est en effet trop limitée. Par manque de disponibilité des données, notamment. Prenez l’Antarctique. Les satellites ne mesurent la fonte de la calotte que depuis les années 1990.
Ainsi, les chercheurs de l’Institut Niels Bohr ont pris le parti de tester la sensibilité des modèles au réchauffement climatique. En comparant ensuite des données d’observation sur une période assez courte d’environ 150 ans avec cette sensibilité, ils espèrent rendre une idée de la justesse des modèles en question. Et c’est ainsi qu’ils ont pu observer que les modèles n’étaient pas suffisamment sensibles pour rendre compte de la vitesse d’élévation déjà observée du niveau de la mer. De quoi revoir à la hausse les prévisions pour le futur.
(Futura Planète)