Le nouveau vice-président de la Banque mondiale en Tunisie : Les priorités de développement en vue

Ousmane Dion, nouveau vice-président de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, a entamé hier une visite officielle en Tunisie. Cette visite, sa première depuis sa nomination le 16 avril, s’étendra jusqu’à demain. Elle vise à discuter des priorités de développement de ce pays d’Afrique du Nord et à réaffirmer l’engagement de la Banque mondiale à soutenir les groupes les plus vulnérables et à accélérer une croissance mondiale et résiliente.

Accompagné de Jesco Hentschel, directeur régional du département Maghreb et Malte de la Banque mondiale, et d’Alexander Arrobio, représentant résident en Tunisie, Ousmane Dion rencontrera de hauts responsables gouvernementaux. Ces réunions porteront principalement sur la transition énergétique, la gestion des ressources en eau et le développement du capital humain, dans le cadre d’une voie de développement globale. Dion et son équipe auront également l’occasion de visiter plusieurs projets soutenus par la Banque mondiale.

Actuellement, la Banque mondiale soutient en Tunisie 16 projets d’une valeur totale d’environ 3,3 milliards d’euros (10,2 milliards de dinars). Ces projets visent à relever les défis prioritaires de développement, à réduire la pauvreté, à promouvoir l’inclusion sociale et à limiter les effets du changement climatique sur l’économie du pays. Selon un communiqué de l’organisation, la Banque mondiale prévoit une croissance économique de 2,4 % en 2024 et de 2,3 % pour les années 2025-26, sous réserve d’une atténuation des conditions de sécheresse et de progrès dans les réformes fiscales et favorables à la concurrence.

Un aspect crucial du soutien de la Banque mondiale réside dans le développement des énergies renouvelables en Tunisie. Le pays s’est fixé pour objectif d’augmenter la part des énergies renouvelables dans son mix électrique de 5,5 % actuellement à 35 % d’ici 2030. À ce jour, 2 200 mégawatts de projets de production privée ont été lancés, visant à atteindre 17 % de la production énergétique d’ici l’année prochaine. La Banque mondiale souligne les avantages économiques de cette transition énergétique, estimant l’investissement total requis à 4,5 milliards de dollars d’ici 2030, principalement issu du secteur privé sous des conditions réglementaires adéquates.

Un des projets phares de cet ambitieux programme est l’interconnexion électrique entre la Tunisie et l’Italie (Elmed). Ce projet vise à améliorer la résilience du système électrique tunisien et à permettre à la Tunisie d’exporter de l’électricité vers l’Europe. Cela réduirait significativement la dépendance du pays aux importations coûteuses de gaz naturel et améliorerait sa balance des paiements.

 

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