«L’Initiative Destourienne Démocratique» tel est, désormais, la nouvelle dénomination du parti Al Moubadara (l’initiative). Une décision prise à la quasi-unanimité lors de son congrès constitutif tenu aujourd’hui, samedi 23 février 2019.
Le congrès, présidé par Mohamad Laaziz Ben Achour, ancien ministre de la culture sous le régime de Ben Ali, a vu la présence de plusieurs personnalités politiques à l’instar de Iyed Dahmani, ministre chargé des relations avec le parlement et porte-parole du gouvernement, Slim Azzabi coordinateur général du parti Tahya Tounes, Zied Laadhari et Abdelkarim Harouni du parti Ennahdha.
Dans une salle pleine à craquer (plus de mille personnes) qui a réuni invités, congressistes, et militants du parti venus des différentes régions du pays avec l’espoir de mettre leur parti, une fois pour toute, sur de nouveaux rails capables de l’emmener au bout de ses ambitions.
Kamel Morjane a été plébiscité par les congressistes et reconduit comme président du parti et 110 autres membres ont été intronisés, au consensus, membres, du conseil central du parti, en attendant l’annonce officielle dans les jours à venir de la liste des membres du bureau politique.
Coté contenu politique du congrès, et outre la motion générale, la charte du parti et le règlement intérieur qui ont été adopté, le congrès a été l’occasion d’annoncer la couleur et d’éclaircir la position du parti à propos de certaines questions, relatives au contexte électoral et jugées par Morjane, comme cruciales et déterminantes pour la démocratie tunisienne.
Il s’agit, d’une part, de l’amendement du code électoral. Kamel Morjane, sans faire aucune allusion à la question du seuil électoral, objet actuellement d’une grande polémique, a indiqué que le maintien de l’interdiction des membres de l’ex-RCD de siéger dans les bureaux de vote, est devenue, et au vu de la constitution de 2014 qui établit le principe de l’égalité des citoyens, inconstitutionnelle.
La constitution elle-même a besoin, selon Morjane, d’être amendée, notamment sur le volet des critères préconisés pour la candidature à la magistrature suprême. Pour lui, il est inconcevable et inacceptable que quelqu’un ayant la double nationalité puisse se porter candidat à la présidence de la république. « C’est un combat que nous allons mener lors des prochains mois » ajoute-t-il.