Le parti Al Moubadara (l’initiative), fondé depuis 2011 par l’ancien ministre des Affaires Etrangères et de la Défense sous le régime de Ben Ali, Kamel Morjane et qui se veut l’héritier du legs bourguibien et destourien tient son congrès constitutif ce samedi 23 février 2019. Il s’agit pour ce parti d’un événement qui marquera son devenir.
Le parti Al Moubadara a répondu présent lors de toutes les phases importantes de la transition démocratique tunisienne depuis les élections de l’assemblée nationale constituante en 2011 et jusqu’aux accords de Carthage I et II, pour être présent, aujourd’hui dans la coalition gouvernementale actuelle.
La participation du parti à ces différentes échéances témoigne, selon Mohamed Ghariani, vice-président du parti, d’une ligne politique, inspirée de l’approche bourguibienne caractérisée par le réalisme et le pragmatisme. Et c’est à partir de ce legs « que le parti a pu se positionner au niveau des instances représentatives et dans le tissu de la nouvelle société politique tunisienne ».
Le congrès constitutif de ce 23 février sera ainsi un tournant décisif dans l’histoire du parti. Etant le point culminant d’un processus de sa restructuration globale, au niveau régional comme au niveau local, qui a permis de réaliser un élargissement considérable de ces bases militantes. Cinq commissions ont veillé à la bonne préparation de ce congrès et ont permis de parer à tous les impératifs relatifs aux aspects organisationnels, mais aussi aux aspects politiques, qui sont la finalité principale de ce congrès, voulu par ces initiateurs comme « une occasion pour présenter aux tunisiens la vision du parti pour la Tunisie ».
Ainsi, une charte du parti sera adoptée par le congrès. Elle servira de «plateforme politique qui déterminera l’appartenance au parti et le dotera d’une identité propre lui permettant de mener une politique claire et cohérente ». Le congrès adoptera en outre une motion politique qui traduira cette vision et qui apportera une réponse aux différentes questions mises à l’ordre du jour national.
Coté composition du congrès, plus de 500 congressistes prendront part au différents actes du congrès, placé sous le thème : « La Tunisie Nous Rassemble : Prenons l’Initiative ».
A raison de 10 congressistes pour chaque région en plus des 265 coordinateurs locaux, le parti Al Moubadara semble vouloir donner une image de sa popularité à quelques mois des élections présidentielles et législatives. Des invitations ont été adressées aux partis avec qui il entretient des relations d’amitiés et de coopération.
Il faut souligner que ce congrès se tient dans une conjoncture marquée, entre autre, par la persistance de la dispersion et des divisions au sein de la famille destourienne, dont certaines composantes semblent choisir faire cavalier seul dans les différentes échéances inscrites sur l’agenda politique national, à l’instar du PDL (Parti Destourien Libre) de Abir Moussi, qui a décliné l’invitation d’Al Moubadara à prendre part à la cérémonie d’ouverture du congrès.
20