Le pèlerinage, un « dossier de corruption par excellence » selon une association islamique

Par son prix en constante augmentation, le pèlerinage de La Mecque suscite, chaque année, de vifs débats. Pour l’association tunisienne de la pensée islamique et des affaires religieuses (ATPIAR), la question représente « un dossier de corruption par excellence ». Dans un communiqué publié ce jeudi 23 mai 2019, l’association a appelé à mettre fin aux manipulations observées sur le plan financier et sur le plan des idées. Elle déplore, par la même occasion, l’absence de tout suivi scientifique de la part du ministère des Affaires Religieuses concernant la formation des pèlerins lorsqu’ils sont sur les Terres Saintes.
Pas seulement : l’ATPIAR a remis en question les procédures d’inscription en ligne mises en place par le même ministère. « Les candidats n’ont pas été formés pour utiliser la plateforme, d’autant plus qu’il n’existe pas de matériels informatiques pour assurer le suivi de la candidature. Dans ce contexte, les listes de pèlerins doivent être présentées à des commissions d’enquête impartiales afin d’en vérifier l’authenticité », lit-on dans le communiqué de l’association.
Il faut, selon le collectif, s’appuyer sur le critère de l’âge, ce qui permettra d’éviter tout calcul, toute manipulation des dossiers et la corruption. Le critère actuel d’ancienneté ouvre la voie à ces phénomènes.
D’autre part, l’association a appelé à bien préparer les pèlerins avant leur départ. Ils doivent également faire la connaissance de leurs guides sur les Terres Saintes dès aujourd’hui. De leur côté, les accompagnateurs doivent suivre une formation sécuritaire et scientifique afin d’assurer la protection des pèlerins tunisiens et de les tenir à l’écart de toute influence idéologique.
L’association a déploré, à la fin, le coût du pèlerinage de cette année qui a été fixé à, rappelons-le, 13 896 TND. 
« Le pèlerinage est une pratique religieuse et non un outil commercial, de profit ou de surenchère que ce soit pour le ministère des Affaires Religieuses ou pour les organisateurs. Le pouvoir exécutif doit intervenir afin d’évaluer le coût [du pèlerinage] de sorte à ne pas porter atteinte aux citoyens et aux pratiques religieuses et d’assurer l’égalité des chances », lit-on encore dans le communiqué de l’association.

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