Les ouvriers, employés et cadres de l’Agence de promotion de l’industrie et de l’innovation (APII) ont observé mercredi 2 février 2022, une grève générale avec présence sur les lieux du travail pour revendiquer l’amendement du code des investissements entré en vigueur depuis le 1 er janvier 2017.
Dans son entretien avec Réalités, Faycel Gassouma, chargé des relations avec les médias au sein du syndicat de base de l’APII, a assuré que les demandes du personnel de l’APII ne portent pas seulement sur la révision du code mais aussi sur la réactivation du Fonds social qui a été créé par la loi mais qui n’a jamais fonctionné, selon ses dires. L’amélioration des conditions du travail au sein de l’Agence et la garantie de sa survie pour accomplir les missions qui lui sont confiées ont été aussi revendiquées par le personnel de l’APII.
« La grève du personnel de l’APII, initialement prévue en août 2021, a été reportée 5 fois en raison de la situation d’instabilité dans le pays. C’est notre premier mouvement de protestation depuis 50 ans. Aujourd’hui, si nous avons bougé c’est parce qu’on n’a trouvé personne à notre écoute. On n’a rien revendiqué et rien demandé depuis des années même durant la période de la Révolution », a-t-il indiqué.
Pour lui, il est plus qu’une urgence aujourd’hui de réviser le code de l’investissement actuel : « Cette loi a été à l’origine de l’émergence d’autres structures chargées de l’investissement et qui travaillent en parallèle avec l’APII comme l’Instance tunisienne de l’investissement (TIA). La création de telles structures a fait que l’APII qui se charge depuis plus de 50 ans de l’investissement, son rôle se limite aujourd’hui à une simple opération de sous-traitance. De plus, cela met l’investisseur en confusion puisque les missions attribuées auparavant à l’APII sont aujourd’hui réparties sur d’autres structures comme la TIA», a-t-il dit.
« L’APII travaille depuis plus de 50 ans sur des projets dont le coût dépasse 15 MDT. Pourquoi, elle ne le fait pas? Pour quelles raisons ? », s’est exclamé Gassouma.
Il a sur le même sujet, indiqué que le personnel de l’APII est le moins payé en comparaison avec les autres structures chargées de l’investissement : « Les ouvriers et les cadres des autres structures sont payés comme des banquiers contrairement à l’APII où les salaires restent timides. Ainsi, le statut de l’APII n’a pas changé depuis une trentaine d’années. », a-t-il encore dit.
Par rapport à la TIA, Gassouma a fait remarquer que la mise en place de cette structure menace la continuité de l’APII : « c’est comme si on voulait sa disparition», a-t-il souligné.
« Nous sommes les plus tolérants et compréhensifs face à la situation dans le pays mais on n’a demandé que le minimum. Il faut se réunir sur la table de négociation. S’ils ne sont pas prêts à nous écouter, on va escalader. Nous allons continuer nos mouvements de protestation jusqu’à l’obtention de nos demandes. », a-t-il souligné.