Lors de son passage, hier, vendredi 13 septembre, dans l’émission Rendez-vous 9 sur la chaîne télévisée Attessia TV, Lotfi Riahi, président de l’Organisation Tunisienne de l’Information des Consommateurs (OTIC) a révélé que la la récolte
du pin d’Alep a lieu, chaque année, durant les mois de février, mars et avril.
L’intervenant a toutefois précisé que les arbres de pin d’Alep s’étalent sur une superficie totale de 360.000 hectares des terres forestières divisés en 159 parcelles. Ces parcelles, ajoute-t-il, ont une capacité de production de 364 tonnes de »Zgougou » annuellement. Cependant, « seulement 105 tonnes sont ramassés et le reste du pin d’Alep demeure sur les arbres, a-t-il noté! » Seulement 25% de la production naturelle de pin d’Alep est récoltée et rassemblée! L’an dernier, nous n’avons eu qu’une récolte de 95 tonnes alors que la production était bien plus importante. Ainsi, cette année on n’a récolté que 105 tonnes sur une totalité de 364 tonnes et tout en prétendant un manque de productivité, on vend le kilo du zgougou à 50, voire à 60 dinars dans certains endroits! » dénonce-t-il. Du coup, poursuit Riahi, il faut se poser la question: pourquoi n’a-t-on pas récolté toute la quantité produite? Qui décide de ne pas récolter toute la quantité produite pour hausser les prix à la vente?
Spéculation
Comme nous n’utilisons le « zgougou » que de façon occasionnelle, explique le président de l’OTIC, ceux qui détiennent les ficelles du marché, de la récolte, du stockage et de la vente du pin d’Alep, ont décidé d’en tirer le profit maximum au détriment du citoyen. « Il est à savoir que le pin d’Alep est acheté auprès de ceux qui le récoltent dans les forêts à raison de
18 à 20 dinars le kilo. Il est ensuite acheté et stockés pour être vendus aux commerçants du gros et ou des vendeurs en détails et c’est là que les prix de la vente aux citoyens atteint des propensions vertigineusement chères! Acheté à seulement
20 dinars le kilo, le zgougou nous est vendu à 60 dinars avec une sauvage marge de bénéfice de 40 dinars, soit de 300 % », ajoute encore Riahi.
« Est-ce que l’opération de stockage de quatre mois mérite une telle majoration? Le stockage mérite-t-il de leur faire bénéficier de 40 dinars par kilo! », s’est-il indigné. « D’ailleurs, si l’on veut mettre fin à cette hémorragie, il faudrait à mon avis proposer aux habitants de la forêt qui font la récolte, de créer une entreprise citoyenne afin d’avoir l’apanage de la
vente et du stockage, de barrer la route devant les spéculateurs et de maîtriser la flambée des prix qui nous est imposée par les intermédiaires. Parce que l’étape la plus difficile dans la chaine de la production est bien la récolte. Pourquoi ce sont eux qui assurent la tâche la plus difficile sans grand-bénéfice alors qu’un spéculateur et un capitaliste frappé par le libéralisme sauvage en tire seul tous les bénéfices chèrement surtaxés, seulement parce qu’il a stocké un produit déjà prêt pendant quatre mois? », conclut-il.
Abir CHEMLI