On fait le lit d’une révolution certaine, une vraie celle là ! Dans le pays de la désillusion, nous marchons, hébétés, droit vers le désastre. Notre Etat n’a pas les mêmes notions de prestige que le peuple qu’il gouverne. Notre quotidien est menacé de toute part, notre économie est agonisante, notre image à l’extérieur est exécrable, et notre gouvernement a jugé urgent de décréter HEZBOLLAH une organisation terroriste, ce HEZBOLLAH qui à lui seul a réussi à tenir tête à ISRAEL et à motiver la jeunesse musulmane tant écrasée et si frustrée ! Cette position est un désastre pour nos institutions et une calamité pour notre vie démocratique ! Un politique doit avant tout viser pour objectif de redonner ne serait-ce qu’un semblant de dignité à ses concitoyens, mais au lieu de cela, nous assistons à une avalanche de mensonges et de malversations ! La société civile qui est sensée créer des richesses est désemparée, désaxée car elle vit une période d’accablement, heureusement que le rêve n’est pas encore interdit ! Disons le clairement, une immense majorité de Tunisiens se sentent floués, ridiculisés, baladés même, et pas seulement par le gouvernement, mais aussi par la classe politique toute entière, opposition en tête, car l’urgent était de faire démarrer l’économie en mal d’existence, et de rétablir le prestige de l’Etat indispensable à l’application des lois ! La classe politique, déconnectée de la réalité quotidienne, nous emmène vers un naufrage. Et dans cette gabegie, nous pouvons retenir une chose, le mensonge est le grand corrupteur des démocraties : remarquez qu’à l’origine de toute affaire, il y a d’abord un mensonge. Il est triste de constater la défaillance intellectuelle et morale de nos
politiques, et les Tunisiens ne sont pas du tout dupes de ce cirque ! Après la sinistre parenthèse de larmes et de sang vécue sous la troïka, nous nous croyions enfin sortis du tunnel, et que nos élus allaient nous remettre sur les rails de la croissance, donc de l’emploi, donc du mieux être. Mais que ni ni, nous sommes d’après le représentant du FMI à la veille d’une banqueroute, nous sommes retournés à l’époque du lendemain de l’indépendance pour penser procurer un verre de lait par élève tant nos jeunes des régions délaissées sont affamés, les lettres de crédit de nos banques ne sont plus acceptées comme au bon vieux temps, et pendant ce temps, une poignée de syndicalistes tiennent des institutions et des secteurs en otage sans que personne ne puisse protester. Les membres du gouvernement, leur chef en tête, se font insulter par la même poignée d’extrémistes sans que les représentants du peuple ne lèvent le petit doigt, le parti de l’espoir qui a gagné les élections est effrité et laisse place à un vide qui a tout l’air d’une orchestration par des agendas ennemis de l’intérêt national ! Le secteur du tourisme est sinistré et l’avenir de centaines de milliers d’emplois est menacé, qui l’aurait cru ? La corruption engraisse chaque jour un peu plus, des cupides égoïstes sans foi ni loi, et enfonce l’économie nationale, dans le boyau de la famine ; cette corruption gangrène nos sociétés nationales et nos administrations sans que les patriotes et les intègres puissent y changer quoi que ce soit : nous donnons l’impression de vouloir construire une maison sur des marécages. Et quand on s’adresse à ceux qui tiennent les commandes de l’Etat, on a l’impression qu’ils nous disent qu’il est urgent de ne rien changer ! Se réclamer du bourguibisme, n’est ni remettre sa statue sur l’avenue qui porte son nom, ni organiser un rassemblement entre nostalgiques du pouvoir, ce
serait plutôt programmer son œuvre dans les manuels scolaires et dans l’activité des maisons de jeunes ! Un acteur même revêtu de la tunique impériale ne fait pas un empereur, dit un proverbe chinois.
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