Les déclarations du pôle judiciaire samedi dernier concernant le transfert d’argent qatari soulève un tollé. En effet, le porte parole du pôle judiciaire Sofiène Sliti a déclaré que l’enquête préliminaire a permis de relever que cet argent n’a pas servi à alimenter le terrorisme mais bien au financement du camp de réfugiés de Choucha. Une enquête a effectivement été ouverte par la banque centrale en 2014 et selon le président de l’association tunisienne de gouvernance, les résultats de cette enquête ne sont pas clairs. Il y a de nombreuses interrogations.
Plusieurs millions de dinars auraient été transférés depuis la Banque nationale du Qatar vers une agence de la banque de l’habitat à Tataouine, dans le sud de la Tunisie. Un général libyen a parlé de 8 milliards de dinars, Sofiène Sliti a quant à lui parlé de 8 millions de dinars.
Moez Joudi, président de l’ATG explique que les procédures n’ont pas été respectées. Il y a un problème de fond et de formes.
En effet, selon Moez El Joudi, ce haut gradé qatari, représentant d’un Etat, n’a pas respecté la souveraineté de la Tunisie. Moez El Joudi affirme qu’un étranger qui effectue un transfert d’argent doit forcément passer par les institutions officielles, c’est-à-dire, soit l’ambassade concernée ou le ministère des affaires étrangères. Et cela, même s’il s’agit d’une action caritative ou le financement d’un quelconque projet.
En second lieu, l’association tunisienne de gouvernance a mis en exergue le fait que le camp de Choucha a fermé bien avant que ce transfert ait été effectué.
L’enquête devrait aussi se pencher sur les défaillances de notre système financier et de nos banques.
39