Le réalisateur d’El Maestro », Lassaâd Oueslati a dévoilé aujourd’hui la bande annonce de son nouveau projet « Al Harka ».
A l’instar du produit de l’année dernière, il traite une cause sensible qui est l’immigration clandestine.
Parce qu’on ne change jamais une équipe qui gagne, Lassaâd Oueslati a gardé quasiment la même équipe que l’année dernière tels que le scénariste et les comédiens dont la performance de justesse a été saluée par le public comme Wajiha Jendoubi, Sana Al Habib, Mariem Ben Hassen,…
Le trailer montre de nouveaux acteurs qui ont rejoint le casting cette année comme la comédienne Aicha Ben Ahmed, Yasmine Bouabid, …
Ce feuilleton était censé être diffusé sur Al Watania 1 durant le mois de Ramadan. Néanmoins, à cause des circonstances exceptionnelles liées à la crise covid-19 et aux mesure du confinement, le tournage n’a pas été achevé.
De ce fait, sa diffusion a été reportée jusqu’à nouvel ordre.
Après des années de stagnation, la Première chaîne nationale « Al Wtania 1 » est revenue en force au paysage dramatique avec un produit pour le moins marquant.
L’amalgame de la vision lucide de Lassaâd El Oueslati et de la plume suave de Imed Eddine El Hakim a abouti à une genèse synergique qui a apporté une bouffée de fraîcheur au paysage dramatique.
Loin des clichés et des stéréotypes, le feuilleton relatait la corvée quotidienne des mineurs incarcérés dans un établissement qui fait face à la « délinquance juvénile ».
Il a traité des problématiques d’actualité liés aux jeunes, à l’instar de l’abus sexuel des mineurs, la toxicomanie, l’embrigadement des mineurs dans des cellules terroristes …
Outre que la critique, à la fois implicite et brutale, Lassaâd El Oueslati a eu la ferme détermination de désataniser ces mineurs.
Par le biais de la description de leurs vécus, il n’a pas hésité à nous faire part des conditions de vie épineuses endurées par ces enfants qui sont, dans certains cas, à l’origine de leurs délits.
En effet, cette stratégie a réussi à démolir les barrières sociales entre le téléspectateur et les personnages en suscitant son empathie et en stimulant chez lui un éveil humaniste.
Les producteurs de la fiction nous ont invités à pénétrer dans l’univers ténébreux des établissements pénitentiaires pour mineurs en Tunisie afin de critiquer les jugements, le mépris et l’injustice qu’on fait subir à des enfants et à des adolescents, sous prétexte de les éduquer.
A l’instar de beaucoup de collectivités publiques, la prison pour mineurs risque d’être envahie par la corruption et le comportement dépravé de plusieurs décideurs administratifs. El maestro a réalisé une incarnation réussie de l’empereur qui profite de son pouvoir et de sa souveraineté afin d’infliger à des êtres impuissants un calvaire intersidéral.
Le réalisateur a sélectionné un casting qui, sans aucun doute, mérite qu’on lui attribue une mention spéciale.
Lassaâd El Oueslati a pu former un éventail ingénieux composé d’acteurs professionnels de théâtre et de cinéma et de jeunes amateurs, dont une partie provient réellement de la rue ou d’établissements pénitentiaires pour mineurs. On a ainsi eu des coups de cœur pour certains d’entre eux tels que la découverte du talentueux Malek Ben Saâd, dont la fougue et la passion hors pair ont épaté la galerie.
En outre, le rôle incarné par le protagoniste est inspiré du vécu de l’artiste tunisien Riadh El Fehri qui a enseigné la musique pendant des années au sein des établissements pénitentiaires pour mineurs et a toujours eu la ferme volonté d’instrumentaliser la musicothérapie au sein des centres de réhabilitation psychosociale et des institutions psychiatriques.
Au-delà de la fiction, il s’agit d’une expérience humanitaire, par excellence, qui sollicite la compassion à l’égard des jeunes à qui on inflige des affronts au quotidien au sein de « la prison » et qui ne peuvent échapper aux regards humiliants d’une société qui se nourrit des préjugés, une fois en dehors des barreaux.
Par ailleurs, il a intercepté l’obscurité persistante d’une réalité douloureuse par le biais d’une lueur d’espoir en mettant en exergue le pouvoir de l’art qui peut nous offrir l’évasion vers le monde auquel on aspire.