Lors de sa participation à une séance de la commission de l’agriculture, de la sécurité alimentaire, du commerce et des services avec l’ARP, Marouane Abassi, gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie, a indiqué que l’endettement du secteur agricole a atteint 800,5 MD en 2020.
Selon Abassi, la part des crédits agricoles représente 4,2% de la totalité des crédits professionnels et 26,1% des dettes et ce pour un total 25 mille agriculteurs.
Il a également fait observer que le secteur agricole souffre d’un endettement élevé le plaçant au deuxième rang après le tourisme en Tunisie. « Les crédits directs orientés vers le secteur agricole et de la pêche ont accusé une hausse de 6, 2% en 2020 contre 2,4% pour le secteur privé» a-t-il précisé.
Le volume d’endettement reporté en 2020, à cause de la propagation du coronavirus s’est atteint 176 MD, sans compter les montants gérés par la Banque Tunisienne de Solidarité (BTS).
Le gouverneur de la BCT a estimé que le secteur agricole en Tunisie est confronté à plusieurs défis; à l’instar du déficit pluviométrique et la raréfaction des ressources en eau, ainsi qu’au manque de moyens de protection du sol.
Il a considéré que l’agriculteur fait face à trois défis : l’accès à l’eau, à travers l’eau d’irrigation ou de pluie ; le problème de la commercialisation au niveau des prix et l’absence d’un système d’assurance.
Abassi indique entre-autre, que les agriculteurs souffrent du problème de l’endettement, surtout qu’entre 10% et 15% d’entre eux s’orientent vers les banques alors qu’ils rencontrent le même problème avec d’autres parties. « Les agriculteurs sont pris dans un cercle vicieux qui les l’oblige parfois à recourir au secteur financier informel pour mobiliser des financements », a-t-il souligné.
Dans ce contexte, le responsable a précisé que 70% des agriculteurs ne considèrent pas le rééchelonnement des dettes comme une nécessité, alors que 30% d’entre eux ne respectent pas le calendrier de remboursement.