La persécution subie par les Rohingyas en Birmanie ne date pas d’aujourd’hui : elle a débuté en 1962, avec l’arrivée du dictateur Ne Win au pouvoir. Dès lors, une véritable politique de « birmanisation » s’est installée en Birmanie, visant à éliminer les minorités ethniques.
Le massacre de la communauté musulmane a repris de plus belles depuis 10 jours environ. Enfants, femmes, hommes et personnes âgées : tous ont été victimes des plus barbares des violences, frôlant le génocide. On compte plus de 400 morts.
Selon l’ONU, plus de 120 000 Roghingyas ont fui ces violences inouïes, face au silence devenu beaucoup trop pesant de la communauté internationale. La Tunisie figure parmi les seuls pays arabes à avoir condamné avec la plus grande fermeté ces atrocités. Jusqu’à présent, aucun autre pays arabes, hormis l’Iran et le Hizbollah du Liban, n’a daigné émettre le moindre communiqué. Signalons, également, que l’Indonésie et le Pakistan ont eux aussi exprimé leurs inquiétudes.
Plus étonnant encore : le silence d’Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la Paix (1991), considérée comme une figure incontestable de l’opposition non-violente birmane. Depuis avril 2016, elle est conseillère spéciale de l’État et porte-parole de la présidence de la République de l’Union de Birmanie. Pourtant, aucune action notable face au drame qui touche les Rohingyas. Cette passivité a été très critiquée par Malala Yousafzai, jeune prix Nobel de la paix afghane (2014). « Chaque fois que je regarde les informations, j’ai le cœur brisé face aux souffrances des musulmans Rohingyas de Birmanie […] J’attends toujours ma collègue prix Nobel Aung San Suu Kyi pour condamner ces massacres », écrit-elle sur son compte Twitter.
Face à ces critiques, Aung San Suu Kyi a tout de même fait un pas en acceptant de rencontrer la ministre indonésienne des Affaires Étrangères, qui a été envoyée par son pays dans l’espoir de faire pression sur les autorités birmanes.
Aucun changement de situation depuis. La situation humanitaire risque d’empirer, sans parler du nombre de morts, massacrés avec la plus grande barbarie, à en croire les photos insoutenables qui circulent sur les réseaux sociaux. La communauté internationale doit impérativement imposer sa volonté pour stopper une persécution qui n’a que trop duré.