Le SNJT appelle à la libération immédiate de Boughalleb

Dans un communiqué rendu public dans la soirée d’hier vendredi 22 mars 2024, le syndicat national des journalistes tunisiens a dénoncé les récentes poursuites judiciaires entamées contre les journalistes en Tunisie tout en exprimant sa profonde préoccupation face à l’arrestation de Mohamed Boughalleb et la convocation du journaliste Amine Dhbaibi.

Le SNJT a rappelé que le ministère public a décidé hier vendredi, de maintenir en garde à vue le journaliste Boughalleb pendant 48 heures suite à une plainte déposée à son encontre par une fonctionnaire au sein du ministère des Affaires religieuses sur fond de ses commentaires sur les ondes d’une radio privée et sur une chaîne de télévision concernant les visites à l’étranger et les politiques du ministère des Affaires religieuses.

L’accusation contre Boughalleb est basée sur l’article 3 de la Loi organique n° 2017-58 du 11 août 2017, relative à l’élimination de la violence à l’égard des femmes, de l’article 86 du code des communications, de l’article 24 du Décret-loi n° 2022-54 du 13 septembre 2022, relatif à la lutte contre les infractions se rapportant aux systèmes d’information et de communication en plus de plusieurs articles du décret n°115.

Le même communiqué a ajouté que malgré son état de santé précaire, Boughalleb a été interrogé pendant trois heures. Il n’a pas pu se présenter ce matin devant la cinquième brigade centrale d’El Aouina pour des raisons de santé, et son avocat s’est rendu au siège de l’unité pour demander le report de son audition, en présentant un certificat médical à cet effet.

L’unité a refusé de l’accepter sous prétexte, de l’absence du timbre fiscal mais après que l’avocat ait résolu le problème ladite brigade centrale a refusé d’accepter les documents et lui a informé que le procureur de la République examinerait les documents pour prendre des mesures nécessaires contre Boughalleb. Ce dernier a été finalement conduit à El Aouina où il a été interrogé puis retenu.

Par ailleurs,le SNJT a rappelé que le journaliste Amine Dhbaibi a également été convoqué pour être entendu aujourd’hui, vendredi, dans le cadre du même dossier. Son audition a été finalement reportée à une date ultérieure.

Par conséquent, le Syndicat national des journalistes tunisiens considère l’arrestation arbitraire de Mohamed Boughalleb comme une déviation des procédures légales régissant la poursuite judiciaires contre les journalistes dans une tentative de faire taire sa voix critique et d’intimider les autres journalistes.

Le syndicat affirme que la fréquence des poursuites judiciaires contre les journalistes est une politique délibérée visant à faire taire toute voix critique et considère que le renvoi du journaliste Mohamed Boughalleb et des autres collègues concernés en dehors du cadre du décret n°115 régissant la liberté de la presse et de l’impression, ainsi que le recours aux lois répressives telles que le décret n°54 et le code pénal, constituent une violation flagrante de la liberté d’expression et de presse.

Par conséquent:

– Le Syndicat national des journalistes tunisiens a appelé à la libération immédiate et inconditionnelle de Mohamed Boughalleb et l’annulation des poursuites engagées à son encontre pour ses opinions et idéologie.

– Le syndicat a appelé tous les journalistes à se mobiliser et à venir en masse soutenir Boughalleb le dimanche 24 mars 2024 à 10 heures devant le tribunal de première instance de Tunis.

Le SNJT a réaffirmé sa volonté d’opter pour toutes les formes de militantisme pour défendre ses adhérents et les valeurs de la liberté de presse et d’expression.

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