C’est en guise de contestation de la décision de l’Instance Supérieure indépendante pour les élections (ISIE) de retirer l’accréditation de la journaliste Khawla Boukrim que le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a annoncé via un communiqué publié hier, mercredi 21 août 2024, qu’il allait saisir la justice.
De fait, mardi 20 août, l’ISIE a décidé de retirer l’accréditation de Khawla Boukrim, en évoquant un « manquement au devoir journalistique », « une couverture médiatique non objective, non équilibrée et manquant de neutralité », « le non-respect de la loi électorale » et le « non respect de la déontologie et des règles professionnelles ».
Le syndicat a rapidement réagi, exprimant, dans un communiqué, sa catégorique opposition à cette décision. Le SNJT a d’ailleurs annoncé la tenue,mardi prochain, d’une manifestation devant le siège de l’ISIE, tout en appelant journalistes et médias à y prendre part. Le syndicat a également mis en garde quant à une éventuelle escalade, toujours selon le même communiqué. Et ce, tout en notant que l’ISIE est incompétente pour évaluer les couvertures médiatiques sur la base de critères éthiques professionnels. Le SNJT considère que les décisions de l’ISIE prise spécifiquement dans ce domaine manquent de légitimité, soulignant que le contrôle de la couverture médiatique nécessite des équipements spécifiques, des technologies avancées, des ressources humaines spécialisées et une méthodologie précise, qui selon le SNJT, font défaut à l’Instance.
Le Syndicat a en outre annoncé avoir récemment engagé des discussions approfondies avec le Conseil de la presse et d’autres structures professionnelles du secteur des médias afin de mettre en place des mécanismes d’auto-régulation pour suivre l’actualité électorale en l’absence d’un organisme d’amendement spécialisé.