Dans un communiqué rendu public vendredi 10 janvier 2025, le Syndicat NAtional des Journalistes Tunisiens (SNJT) est revenu sur l’examen ce vendredi de trois affaires judiciaires concernant des journalistes et professionnels des médias.
La journaliste Chadha Belhaj Mbarek, en détention depuis juillet 2023, comparaît devant la deuxième chambre pénale du tribunal de première instance de Tunis. Cette même chambre avait rejeté, lors de l’audience du 14 décembre 2024, une demande de libération. Ce matin, elle a été transférée depuis la prison d’El-Messadine pour être interrogée par le juge.
Par ailleurs, la cinquième chambre du même tribunal examine le dossier de l’animateur et militant de la société civile Ghassen Ben Khalifa, poursuivi en raison de contenus publiés sur des réseaux sociaux auxquels il n’est pourtant pas lié. Hier, la cour avait entendu, dans une session à huis clos, les agents de l’unité sécuritaire ayant réalisé les analyses techniques sur la page concernée. Aujourd’hui, l’affaire est examinée publiquement pour les plaidoiries et le prononcé du jugement.
Enfin, la cour d’appel de Tunis traite la demande d’appel déposée par la défense de Sonia Dahmani, condamnée en première instance le 24 octobre 2024 à deux ans de prison pour des déclarations faites dans le cadre de son travail médiatique. Elle est poursuivie en vertu de l’article 24 du décret 54 relatif à la lutte contre les crimes des systèmes d’information et de communication.
Le SNJT a dénoncé la poursuite de la politique de criminalisation adoptée par la justice tunisienne à l’encontre des journalistes. Il appelle l’État tunisien à réviser sa politique en matière de liberté d’expression et de presse, à respecter les dispositions du décret 115 sur la liberté de la presse, de l’imprimerie et de la publication, à suspendre toutes les poursuites en dehors de ce cadre, et à annuler toutes les peines privatives de liberté prononcées contre les journalistes, professionnels des médias et défenseurs de la liberté d’expression. Le SNJT réitère également son appel à la libération des journalistes qui ont exercé leur droit constitutionnel et légitime à l’information et à l’expression.