La rencontre du président Kaïs Saïed avec la PDG de la Télévision Tunisienne, Awatef Dali, a suscité de nombreuses réactions. Le Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) la voit d’un très mauvais œil. « Une ingérence flagrante dans les médias publics, y compris dans l’organisation des sujets traités, des invités… C’est une première dangereuse », lit-on dans le communiqué publié par le Syndicat ce vendredi 4 août 2023.
Dans ce même contexte, le syndicat a dénoncé d’autres points, tout en mentionnant ses revendications au sujet de la liberté de la presse:
- « Les médias publics doivent rester un service public au service de l’État et de la société. Ils doivent faire part des préoccupations des citoyens
- L’ingérence du Chef de l’État s’inscrit dans l’optique du contrôle des médias et de la censure. C’est une atteinte au principe du pluralisme médiatique et de l’objectivité, surtout dans la télévision, la radio et l’agence TAP. Nous constatons également des pratiques d’exclusion: la société civile et les forces politiques sont empêchées de s’exprimer à la télévision
- Les déclarations du président, selon le SNJT, sont dangereuses et elles reflètent, selon le syndicat, le rejet de la divergence des opinions. L’objectif, selon le SNJT est d’instrumentaliser les médias afin de blanchir le pouvoir
- La présidence de la République est appelée à appliquer la loi, notamment au niveau des nominations à la tête des entreprises de presse publiques, notamment la Télévision et la Radio.
- Les professionnel(le)s du secteur sont appelé(e)s à exprimer leur rejet de ces pratiques et à défendre le droit des citoyennes et des citoyens à une presse libre »