Dans un communiqué rendu public ce mercredi 07 juin 2017, le Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) est revenu sur la nomination d’un nouveau directeur à la tête du Centre Africain de Perfectionnement des Journalistes et Communicateurs (CAPJC). Le SNJT a dénoncé cette nouvelle nomination décidée à l’issue d’un Conseil ministériel ayant coïncidé avec l’ouverture de son 4ème congrès, le 19 mai dernier. Il a estimé que la présidence du gouvernement a procédé à cette nomination sans s’appuyer sur une évaluation claire du rendement du CAPJC durant la dernière période, ni se baser sur un projet de réformes proposé par le nouveau directeur qui ne dispose pas de compétences scientifiques, académiques, et professionnelles qui l’habilitent à occuper ce poste et qui vient d’être écarté de son poste de rédacteur en chef du journal La Presse après qu’une pétition ait été signée à son encontre par l’ensemble de ses collègues.
Le SNJT considère que l’empressement de la présidence du gouvernement à nommer une personne qui lui est proche donne des signes dangereux menaçant l’indépendance du CAPJC dans un premier temps et reflète les intentions du gouvernement de s’emparer du projet de réformes du secteur de l’information et de mettre la main sur les fonds alloués par le programme européen en soutien aux médias publics en Tunisie dans un deuxième temps.
Le SNJT estime que le gouvernement va pouvoir à travers sa main mise sur ce programme et la transformation du CAPJC en une section de sa direction de la communication, contrôler l’ensemble des médias publics, de retarder son processus de réforme et d’imposer sa tutelle à travers des programmes de réforme conditionnés.
Le SNJT rappelle que la création en 1983 du CAPJC est venue suite à une recommandation de l’Association des Journalistes Tunisiens (AJT) et que le SNJT avait par la suite mis en garde contre les tentatives des gouvernements successifs d’empêcher le CAPJC d’accomplir sa mission dans l’élaboration des politiques publiques d’information et de formation tout en appelant à une gouvernance transparente du centre en coordination avec les structures de la profession ce qui n’a pas été le cas.
De ce fait, le SNJT a décidé de rejeter cette nomination et de s’abstenir de coopérer avec le nouveau directeur du CAPJC.
Le syndicat a également décidé de retirer son représentant du conseil scientifique du Centre et de suspendre la convention de partenariat signé précédemment avec le CAPJC.