Le temps des réformes est-il venu ?

Le monde vit dans une situation difficile, où il est important de trouver des réponses pour sortir de ces crises et soutenir les pays en développement afin de réduire l’endettement et de renforcer leur économie et leur capacité à faire face à ces défis majeurs.
Pour beaucoup, les institutions financières internationales sont capables et qualifiées pour faire cet effort financier et ces investissements majeurs afin de faire face aux grands risques et sortir de ces crises. Cependant, un consensus s’est aujourd’hui établi sur l’incapacité des institutions financières internationales à relever ces défis et à aider les pays à défier les grands risques qui nous menacent, créant un climat de frustration et de peur pour l’avenir.

Dans ce contexte, des appels ont été lancés ces derniers mois par différentes parties pour entreprendre de grandes réformes dans les institutions financières mondiales, afin de renforcer leur efficacité pour enrayer ces grands risques financiers et soutenir les efforts de la planète pour faire face au changement climatique. Ces discussions et ces débats sur l’avenir des institutions financières internationales ont été à l’ordre du jour des réunions de printemps du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale au cours des réunions du printemps du 10 au 16 avril 2023 à Washington.
À mon avis, la réforme doit se concentrer sur cinq questions fondamentales.
La première question concerne les ressources financières de ces institutions, qui peuvent sembler importantes si nous les comparons aux besoins des pays pris individuellement, mais qui sont en réalité faibles si nous les comparons aux besoins de l’ensemble des pays. Cela nécessite de lever les contraintes techniques et financières pour permettre à ces institutions de mobiliser des ressources financières à la hauteur des défis mondiaux.
La deuxième question concerne les politiques et les orientations que ces institutions cherchent à appliquer dans les pays en développement, et qui sont dominées par ce que nous appelons en anglais le principe du «one size fits all» ou des politiques qui sont appliquées dans tous les pays. Malgré les spécificités de la situation politique et sa fragilité et les difficultés de la transition démocratique, ces institutions ont tenu à appliquer les mêmes politiques et réformes proposées pour les pays ayant une plus grande stabilité politique.
La troisième question à l’ordre du jour de la réforme du système financier international concerne la gouvernance et la nécessité de donner une place plus importante aux pays du Sud dans la prise de décision au sein de ces institutions.
La quatrième question concerne la coopération et l’effort de coordination entre les différentes institutions au sein des pays qui, malgré leur développement au cours des dernières années, restent limités, ce qui représente un fardeau pour les pays.
La cinquième question concerne la possibilité pour ces institutions de s’ouvrir à la collaboration avec le secteur privé pour fournir des ressources financières plus importantes.
Malgré les demandes urgentes de réformes majeures du système financier international, la dynamique de changement reste lente. D’où la nécessité et le besoin d’accélérer ces réformes pour aider les pays en développement à sortir du marasme et de leurs crises.

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