Le terrorisme se nourrit de l’ignorance

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Du pétrole extrait des puits contrôlés par les groupes djihadistes en Libye. Il est ensuite transporté vers des raffineries avant d’être acheminé, par les circuits de contrebande, vers la Tunisie où il est vendu à bas prix. Ça, on le savait depuis longtemps et comme l’Etat lui-même ne fait rien, ça ne choque plus personne.
Mais là où le bât blesse, c’est quand une voiture de l’armée s’arrête pour se ravitailler avec cette essence de contrebande.
Sans trop extrapoler, ce militaire paye, avec les bons d’essence de l’Etat, un carburant de contrebande probablement commercialisé par Daech.

Une partie de cet argent ira certainement dans les caisses de l’organisation terroriste pour financer l’achat d’armes et de munitions, peut-être même la fabrication de bombes qui vont exploser au passage des véhicules de notre armée.

Peut-être que l’Etat trouve cela « normal », peut-être que le ministre de la Défense trouve cela « normal », peut-être que l’officier hiérarchique trouve cela « normal ». Espérons tout de même que cette « normalité » trouve quelque part ses limites, sinon, un jour, un officier débranchera un système électronique de surveillance des frontières en contre partie de quelques centaines de dinars, pour laisser passer les milices terroristes.

L’Etat tunisien dit « mener une guerre contre le terrorisme », et s’il commençait par faire son travail le plus primaire? Lutter contre la corruption, le commerce informel qui le prive de la moitié de ses ressources et qui nourrit les réseaux terroristes ? Car c’est là que tout se joue : Si Daech rassemble aujourd’hui plus de 50 000 combattants, c’est qu’il en a les moyens, et ces moyens, c’est aujourd’hui l’Etat qui les lui offre.

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